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L’IVG dans la Constitution : les jeunes du CSV sont pour


Metty Steinmetz, le président de la CSJ, en discussion avec Luc Frieden, le président du CSV.  (Photo : csj)

Le débat sur la constitutionnalisation de l’avortement se poursuit. Durant le week-end, la CSJ, l’aile jeunes du CSV, a annoncé son soutien pour ancrer une «liberté» à l’IVG dans la loi suprême.

Une semaine après la réunion de la commission parlementaire sur la proposition de révision constitutionnelle, le positionnement des différents partis sur l’initiative de déi Lénk visant à inscrire l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) dans la loi suprême continue à se concrétiser. Du mouvement est surtout à observer dans les rangs du CSV, mais aussi du côté de son partenaire de coalition, le DP.

Après être resté muet, le camp chrétien-social a précisé par l’intermédiaire de son président, Luc Frieden, ses conclusions sur la question. Interrogé par RTL, il a plaidé pour remplacer la notion de «droit» par celle d’une «liberté» à recourir à l’IVG. La proposition du député Marc Baum est formulé comme suit : «Le droit à l’interruption volontaire de grossesse ainsi que le droit à la contraception sont garantis. La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce l’accès libre et effectif à ces droits».

Luc Frieden propose de passer par une «liberté publique» qui resterait couverte par un cadre légal : «Nous ne voulons pas que l’avortement devienne un droit absolu, car cela forcerait, par exemple, les médecins et hôpitaux à pratiquer des IVG. Nous souhaitons que l’avortement puisse être librement décidé par la femme, mais le législateur doit définir les conditions à respecter. Nous ne remettons pas en question le cadre légal existant». 

Dans une publication sur Facebook, la CSJ, l’aile jeunes du CSV, «salue» les propos de Luc Frieden. Elle le rejoint sur le principe d’ancrer une «liberté» à recourir à l’IVG dans la Constitution. «Nous partageons la conviction qu’un tel pas renforcerait la sécurité juridique pour les femmes et pour la société», écrivent les jeunes chrétiens-sociaux. «En même temps, il nous importe de souligner (que la constitutionnalisation) n’équivaut pas à une banalisation de l’avortement. Cela demeure un difficile choix personnel, qui doit être accompagné avec respect et le soutien nécessaire», poursuit le bref communiqué signé par la CSJ.

La semaine dernière, l’association Vie naissante avait souligné que l’avortement n’est pas à considérer comme un «acte de santé banal». Inscrire dans la Constitution un droit à l’IVG serait «d’une gravité exceptionnelle» et reviendrait à «nier» la «dignité de la vie humaine».

L’aile jeunes du CSV dit «comprendre les doutes des personnes, qui ont du mal à soutenir ce pas». «C’est exactement pourquoi nous tenons à souligner que cette révision de la Constitution renforce la liberté qui est déjà légalement garantie», poursuit le communiqué, avant de rappeler que la démarche «créé plus de clarté, de stabilité et de sécurité pour l’avenir».

Gérard Schockmel (DP) va dire non

Le choix final reviendra à la Chambre des députés, où une majorité des deux tiers (40 sur 60 élus) devra approuver la proposition de Marc Baum.  À l’image du CSV, le DP souhaite aussi remplacer le «droit» par une «liberté». La présidente et députée, Carole Hartmann, a annoncé une semaine en arrière que sa fraction travaille sur un tel amendement. «L’objectif est de pouvoir dégager une majorité aussi large que possible. Nous avons toujours parlé du libre choix de la femme. C’est elle qui décide dans les 12 premières semaines de grossesse si elle veut donner naissance à l’enfant. Il s’agit donc d’une liberté», a-t-elle précisé vendredi auprès de nos confrères de 100,7.

Toujours sur la radio publique, le député Gérard Schockmel a annoncé, hier matin, qu’il n’allait pas voter en faveur d’une inscription de l’IVG dans la Constitution. Le médecin de formation estime que «l’avortement entre en conflit avec le droit à la vie». Sa conscience ne lui permettrait pas de dire oui à l’initiative, peu importe la formulation finale du texte.

Le support des 35 élus de la majorité (21 au CSV, 14 au DP) sera décisive pour atteindre une majorité des deux tiers. Dans l’opposition, LSAP, déi gréng, déi Lénk et Parti pirate sont favorables à l’ancrage de l’IVG dans la loi suprême. Ils pèsent 20 voix. Les cinq députés de l’ADR vont voter contre. CSV et DP devraient donner libre choix à leurs mandataires.