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L’Italie joue sa place au Mondial 2018 : on tremble et on s’énerve au Luxembourg


À San Siro, devant 70 000 personnes, les hommes de Ventura vont tenter de se qualifier pour une épreuve qu'elle n'a plus ratée depuis 1958. (photo AFP)

Battue par la Suède en barrage aller (1-0), la Squadra devra chasser ses doutes et retrouver ne serait-ce qu’un peu de sa superbe ce lundi soir à Milan pour décrocher sa place en Coupe du monde.

Les Italiens du foot grand-ducal n’en reviennent pas de la situation dans laquelle se trouve la Squadra Azzurra. Entre pessimisme et fausse naïveté.

• Alessandro Alunni (attaquant de Käerjeng)

«On fait souvent de bons tournois mais de mauvaises qualifications…»

«C’est très simple : il faut gagner. Un 1-0, ce n’est pas irrattrapable. Je ne dirais pas qu’on n’a plus de chances, mais il faut changer quelques positions et mettre Insigne d’entrée cette fois. Je n’aime pas trop Ventura. Je ne comprends pas trop ses choix, sa tactique. Bon, il ne faudra pas se plaindre si on ne se qualifie pas. Mais après tout, on fait souvent de bons tournois mais de mauvaises qualifications, donc je reste optimiste. On est toujours là. Moi, je vais regarder le match seul à la maison, sans tous mes amis, qui sont pour l’Allemagne et n’arrêtent plus de chambrer. Mais on est toujours là !»

• Fabrizio Bei (président de Differdange)

«Je n’aurais jamais cru que je verrais un Mondial sans l’Italie»

«Cela fait un bout de temps que je ne reconnais plus l’Italie. À Stockholm, les Suédois couraient et nous on courait… derrière. Peut-être que ce ne serait même pas bien si on se qualifiait. Peut-être il vaudrait mieux tourner la page et reconstruire avec des espoirs. On n’en est pas encore là, mais jamais je n’aurais cru que je verrais un Mondial sans l’Italie. Et je n’espère pas le voir mais je me dis que c’est un peu le miroir du foot italien actuel, cette situation. Un peu comme à l’époque de l’humiliation de 1966 contre la Corée du Nord. Souvenons-nous qu’il y a avait eu un gros renouvellement en 1978 et qu’en 1982, on est champions du monde…

Même si dans ce stade de San Siro, un miracle est possible, je ne suis pas trop optimiste. Les Français et les Allemands, ils ont deux ou trois équipes possibles. Nous, on a à peine cinq ou six joueurs…»

• Andrea Deidda (attaquant de la Jeunesse)

«On est fâchés à mort !»

«Mon frère et moi, on est fâchés à mort : leur match en Suède était nul. Ventura, ce n’est pas un coach pour une sélection. Peut-être pour une équipe moyenne de Serie A. Si je vais voir ce match au café, je vais me taper avec tous ceux qui vont nous chambrer. Même si on n’est pas bons, je ne peux pas imaginer qu’on ne se qualifie pas. Si le coach fait trop durer l’entraînement de ce soir, je lui demanderai de l’arrêter !»

• Arno Bonvini (coach de Mondorf)

«Les gars qui flambent en Serie A, ça ne suffit plus»

«On touche le fond. On n’a pas de patrons. Un Verratti devrait avoir les clefs du jeu, mais il ne réussit pas. On a des cadavres devant… Immobile, après tout, n’a pas réussi à s’imposer à Dortmund. C’est qu’il n’a pas la classe mondiale. Le problème, c’est que les gars qui flambent en Serie A, ça ne suffit plus au niveau international. En plus, on ne réussit toujours pas à intégrer nos jeunes. Chez nous, un jeune le reste jusqu’à 26-27 ans. À cet âge, en France ou en Allemagne, ils ont déjà 50 sélections. Si on échoue, peut-être que la mentalité changera…»

Le Quotidien