Le rapport 2024 de l’Observatoire de l’islamophobie (OIL), basé sur 198 témoignages, révèle que plus d’un quart des musulmans (26,3 %) se sont déclarés victimes d’actes discriminatoires.
Les discriminations envers les musulmans sont toujours bien présentes au Luxembourg. C’est ce que relève l’Observatoire de l’islamophobie (OIL) dans son rapport sur les actes et comportements discriminatoires en 2024. Cette enquête se base sur les témoignages de 198 personnes de confession musulmane. Ces dernières ont répondu à un questionnaire en ligne portant sur des critères sociodémographiques spécifiques, leurs perspectives sur des sujets affectant la communauté musulmane et les formes d’islamophobie perçue.
Les résultats de cette enquête montrent que 26,3 % des personnes interrogées affirment avoir été victimes d’actes islamophobes. Environ 41 % déclarent en avoir été témoins sans être directement concernées. Dans le détail, on apprend que les formes d’agression les plus fréquentes sont verbales ou relèvent du rejet social. Par ailleurs, 2 % des victimes font état d’agressions physiques. Tandis qu’une victime sur dix a été menacée.
Les femmes davantage touchées
D’après l’OIL, les discriminations envers les femmes musulmanes ont aussi été bien présentes en 2024. Ces dernières se disent plus souvent victimes de ces comportements que les hommes, en particulier lorsqu’elles portent un signe religieux visible, comme le voile. De manière plus globale, on apprend que les domaines les plus touchés restent le monde professionnel, le milieu éducatif, la formation, les réseaux sociaux, les espaces publics et les transports. Malgré ces situations, l’islamophobie demeure largement sous-déclarée. Seulement 9 % des personnes concernées par ces actes ont signalé ces faits par voie officielle ou informelle.
Les musulmans bien intégrés au Luxembourg
Malgré les difficultés persistantes, les participants se montrent globalement positifs sur la situation des musulmans au Luxembourg. En effet, 72,7 % estiment que les personnes de confession musulmane sont bien intégrées socialement au Grand-Duché. Un peu plus de 77 % des personnes sondées expliquent se sentir en sécurité. Environ 67,8 % pensent qu’elles sont moins discriminées que dans les pays voisins du Luxembourg, comme la France, la Belgique, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Enfin, 80,5 % des individus sondés sont optimistes quant à l’avenir de la communauté musulmane dans le pays. D’ailleurs, les chiffres de ce rapport montrent également une stabilité des actes islamophobes entre 2023 et 2024.
Le rapport souligne la nécessité de renforcer la lutte contre l’islamophobie et propose des recommandations portant sur la sensibilisation, la formation, le renforcement des mécanismes de signalement et la mise en place de politiques publiques favorisant la justice sociale.
Les sept chiffres à retenir
• 2 personnes interrogées sur 10 ont été victimes d’islamophobie durant l’année 2024
• 4 personnes interrogées sur 10 en ont été les témoins sans que cela ne les concerne
• 2 victimes d’islamophobie sur 100 ont subi une agression physique
• 1 victime sur 10 a été menacée
• 1 victime d’islamophobie sur 10 signale l’acte dont elle a été victime
• Les actes islamophobes sont restés stables entre 2023 et 2024
• Plus de 7 personnes interrogées sur 10 estiment que les individus de confession musulmane sont bien intégrés au Grand-Duché, qu’ils y sont en sécurité et y sont moins discriminés que dans les pays frontaliers.