Le LCGB et l’Association des pilotes de ligne exigent une prise de position de la direction quant au futur de la compagnie.
L’origine de cette revendication est liée à un article de presse de la Deutsche Verkehrs-Zeitung datant du 24 octobre et intitulé «Cargolux met une stratégie à l’essai». Dans l’article en question, le PDG de Cargolux, Richard Forson, évoque l’élaboration d’une nouvelle orientation stratégique pour la compagnie de fret aérien, justifiée par la nécessité de contrer une concurrence « extrêmement agressive » dans le secteur.
En outre, la publication relate que le successeur de Dirk Reich depuis le mois d’août dernier a expliqué ses intentions au personnel de Cargolux dès sa prise de fonction, en annonçant qu’il serait crucial de prendre « certaines décisions difficiles ».
Par ailleurs, toujours selon l’article du bihebdomadaire Deutsche Verkehrs-Zeitung , «la stratégie de la compagnie devrait être compréhensible pour l’ensemble du personnel», Richard Forson arguant que l’entreprise ne pourra pas « atteindre les objectifs que se sont fixés le conseil d’administration et les actionnaires ».
Dans la même veine, le journal spécialisé rapporte que le PDG de Cargolux affirme que les «années fastes du fret aérien» se situent «à la fin des années 1990 et au début des années 2000». « Ces temps glorieux sont définitivement révolus », a complété Richard Forson.
Inquiétude et rumeurs de réduction d’emplois
Inutile de préciser que les propos tenus ont fait l’effet d’une bombe, les syndicats LCGB et OGBL s’emparant immédiatement de l’«affaire», en demandant une entrevue d’urgence avec le PDG. Le rendez-vous n’a été finalement fixé qu’au 19 décembre, malgré une relance par écrit du LCGB le 16 novembre. Dans cette lettre adressée à Richard Forson, le LCGB formule «trois questions clés», à savoir : «Quelle est la stratégie future de Cargolux? Y aura-t-il une réduction d’effectif ou de la flotte? Cargolux s’engage-t-elle à rester à Luxembourg?».
En attente de réponses, le syndicat chrétien et l’Association luxembourgeoise des pilotes de ligne (ALPL) sont de nouveau montés au créneau, hier, en organisant une conférence de presse. Au cours de celle-ci, le secrétaire général de l’ALPL, Dirk Becker, a rappelé que le secteur était en proie à une «concurrence prédatrice» et a souligné les «nombreuses incertitudes» des 400 pilotes et 800 salariés au sol que compte la compagnie, incertitudes nourries par les rumeurs de suppressions d’emplois et de délocalisations.
Dans ce contexte de tension sociale, LCGB et ALPL demandent une prise de position claire à la direction de la compagnie, mais aussi aux actionnaires et «avant tout à l’État luxembourgeois».
Claude Damiani