Passés à côté de leur sujet, les Roud Léiwen ont été logiquement battus hier soir chez une Irlande du Nord qui n’aura mis que 17 minutes à plier l’affaire.
Avec ses cheminées de maisons en briques rouges voisines visibles du haut des tribunes, ses collines vertes à l’horizon et ce coucher de soleil d’un sublime rose orangé, Windsor Park est un cadre si pittoresque et charmant qu’il apparaît sur certaines cartes postales vendues dans les boutiques de Belfast. Mais les souvenirs que les joueurs luxembourgeois se sont créés dans la capitale nord-irlandaise ne sont pas vraiment de ceux qu’on a envie de raconter par écrit à ses amis ou ses grands-parents. Pour l’entrée en lice en Ligue des nations, quatrième du nom, les Roud Léiwen se sont ratés, hier soir au «National Stadium», d’où ils sont repartis avec une défaite 2 à 0.
Après 17 minutes de jeu, les hommes de Luc Holtz étaient déjà menés de deux buts par une «Green and White Army» entreprenante, mais ce handicap semblait plus tenir à leur entame extrêmement fébrile et leur incapacité à tenir un tant soit peu le ballon qu’à l’intensité de la pression des joueurs locaux, crédités d’un corner dès la 37e seconde. Encore privé de cinq cadres (M. Martins, Chanot, V. Thill, Sinani, Borges), le sélectionneur n’avait pas l’embarras du choix à l’heure de coucher onze noms sur la feuille de match, mais on ne peut pas dire que ses décisions les plus «fortes», Lars Gerson plutôt que Dirk Carlson en défense centrale, et Carlson décalé à gauche aux dépens de Mica Pinto, auront été les plus heureuses.
«Leo» et «Kiki» surnagent, Moris limite la casse
C’est sur une longue touche et un mauvais renvoi du premier que McNair, pas attaqué dans la surface, a pu contrôler et tromper Moris (1-0, 11e), puis sur un coup franc excentré concédé par le second, très emprunté, que Ballard a pu jaillir devant un Mahmutovic apathique pour dévier astucieusement le centre fort au premier poteau de Saville (2-0, 17e). Au bout de ce premier acte sans grand relief où des Roud Léiwen n’auront centré que quatre fois et rien fait de leur unique corner, il aura fallu un superbe retour de «Kiki» Martins pour empêcher Bradley de mener son raid à son terme (44e), et une incompréhension entre les deux stoppeurs nord-irlandais pour offrir une première demi-occasion à Barreiro, dont le lob en bout de course est passé largement au-dessus (45+2).
Peut-être soucieux de se montrer auprès de Bruno Lage, son nouveau coach à Benfica (nommé hier), «Leo» a été, avec Martins, l’un des rares Luxembourgeois à montrer les crocs à Windsor Park. Mais les deux compères de l’entrejeu étaient bien trop seuls pour que les Roud Léiwen puissent espérer recoller au score. Les plus belles occasions de la deuxième période auront d’ailleurs été à mettre au crédit de l’Irlande du Nord, toute proche de tripler la mise d’entrée sur une reprise de Price (46e), puis sur une tête de Ballard (73e), passées de peu à côté.
Et une fois encore, il aura fallu que Peacock-Farrell et McNair se gênent pour offrir un semblant d’opportunité à Olesen, dont la reprise instantanée, de loin, a fui le cadre déserté par un gardien nord-irlandais au chômage technique (77e). Tout le contraire de son homologue luxembourgeois Anthony Moris, auteur de deux parades dans le temps additionnel devant McCausland (90+2) et Brown (90+4) pour éviter que le naufrage ne soit encore plus grand. Réaction attendue dimanche, face au Bélarus.