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[Ligue des champions] Le Swift est déjà (et toujours) dans le coup


Photo : Jano Koller / Dennik sport

Au terme d’une partie hachée, litigieuse et qu’il a menée quelques instants face au Slovan, le Swift a rapporté un bon nul de Bratislava.

À ceux qui doutaient de la capacité du Swift à digérer et intégrer la méthode Fangueiro, la réponse est tombée hier soir à Bratislava, théâtre de la première apparition du champion hesperangeois cette saison, mais aussi de sa première tout court en Ligue des champions.

Il n’est pas (encore) aussi ébouriffant que son devancier ni que les divers Dudelange que le technicien portugais a façonnés, mais il est déjà suffisamment discipliné et volontaire pour tenir en échec le champion de Slovaquie chez lui et c’est de bon augure, pour le match retour comme pour la suite de la saison.

Les parties de babyfoot aussi bruyantes qu’endiablées dans le hall d’arrivée d’un aéroport, c’est bien beau, mais le mieux, pour mesurer la cohésion de ce Swift version 2023/2024, qui n’aura mijoté que quatre petites semaines, c’était encore de le plonger dans la touffeur du Tehelné pole, dont l’ambiance, même si elle s’est réchauffée à partir du coup d’envoi, aura davantage constitué un mythe d’avant-match qu’un facteur X, pendant.

VAR, morsure et coups de pied arrêtés

Ce qui l’a été, c’est la VAR, d’abord intervenue deux minutes après que Stolz s’est arraché pour disputer un second ballon à l’entrée de la surface. Le cuir avait touché le bras de son garde du corps, le car-régie avait tout vu, et le nouveau capitaine hesperangeois a pu fêter son entrée en fonction par ce qu’il fait de mieux, marquer, sur penalty en l’occurrence (0-1, 22e).

Il n’y avait absolument rien d’illogique, à ce moment-là, à voir le Swif, globalement maître du cuir et surtout plus dangereux, via Anoff (6e) et Nouvier (16e), prendre les commandes. Mais ce dont les Hesperangeois avaient fait un avantage, leur déficit athlétique, entre pressing constant, vivacité et capacité à combiner dans les petits espaces, est soudain devenu une faiblesse et ils l’ont immédiatement payé.

Bougés dans les duels durant les quelques minutes ayant suivi leur ouverture du score, les hommes de Carlos Fangueiro ont concédé un premier coup franc dangereux, qui a débouché sur la première frappe cadrée slovaque du match, superbe, œuvre de Vladimir Weiss fils et synonyme d’égalisation (1-1, 25e).

Le reste du premier acte, globalement, et si l’on excepte cette frayeur dans la défense hesperangeoise incarnée par Barseghyan mais parée par Dupire (36e), n’aura été que palabres et coups de gueule sur la pelouse, œuvres le plus souvent là aussi de Weiss, aussi imprévisible balle au pied qu’insupportable – et prévisible, à force – sans.

Le «gamin» a de qui tenir, certes, son homonyme de père ayant aussi été (seulement?) averti avant la pause pour avoir houspillé le corps arbitral sans retenue ni limite géographique. Mais il a surtout, à 33 ans, une expérience qui suggère un peu de sagesse… que dire alors de Juraj Kucka, un type de 36 balais qui a joué au Milan et a trouvé le moyen, en mordant (!) Ekofo au sol, de déclencher un début d’échauffourée, mais surtout de laisser ses partenaires à dix pour une mi-temps?

À 10, le Slovan a eu deux balles de match

C’est paradoxalement quand il a été en supériorité numérique que le Swift s’est montré non pas le plus attentiste, mais le moins dangereux. Le Slovan ne l’était pas beaucoup plus, mais en dépit des entrées conjuguées d’Ayongo et Akhalaia à l’heure de jeu, signe de l’appétit de Carlos Fangueiro, les Hesperangeois ont dû attendre la 74e minute et une tête non cadrée de leur recrue ghanéenne pour officiellement tenter leur chance en seconde période.

Deux minutes plus tard, le Swift perdait Stolz et, parce qu’il n’avait plus d’élément sous la main, Fangueiro a lancé Sacras en 10 et fini avec six défenseurs de métier sur le pré. Cela n’a pas empêché son équipe, qui n’avait plus grand-chose dans le réservoir, à en croire les crampes de Skenderovic ou la mine usée de Zeghdane, de se procurer quelques corners infructueux en fin de partie, mais cela n’a surtout pas privé le Slovan, à dix, de deux balles de match gâchées par Cavric (73e, 90+1). Pourvu qu’elles pèsent lourd à l’heure du bilan dans six jours, à l’issue de la manche retour à Alphonse-Theis.