Les dames du club de la capitale n’ont aucune chance, mais elles le savent.
Comment aborder une rencontre face au champion d’Italie, le pire tirage possible, chez lui, avec une équipe dont certaines joueuses rentrent à peine de l’Euro anglais et dont la gardienne de but, Pauline Peyrand-Magnin, a atteint les demi-finales avec l’équipe de France? C’est simple : lucidement. Ou dit autrement avec un pessimisme joyeux. «On est partis là-bas pour prendre notre pied», synthétise Philippe Ciancanelli, qui remplace Adrien Daniele, dont la fille connaît de gros soucis de santé.
Le vice-président, flanqué de manière assez improbable d’un proche du club, l’ancien coach d’Etzella Patrick Grettnich, encadrera un groupe rafraîchi mais qui n’aura aucune chance, comme la saison passée face au Benfica, au 2e tour (7-0). Et pour cause, la saison passée, la Juve, qui s’est arrêtée en quarts, a notamment tenu en échec Chelsea, battu Wolfsburg et même Lyon, qui a fini par l’éliminer en quarts de finale et par remporter l’épreuve.
Une expérience phénoménale
Pour Philippe Ciancanelli, imaginer une comparaison des chances de son club de passer un tour, c’est un peu comme «essayer d’imaginer le duel Angleterre – Luxembourg», qui aura lieu dans quelques semaines à Stoke-on-Trent entre les championnes d’Europe et les Luxembourgeoises. C’est-à-dire un combat perdu d’avance mais qui vaut la peine d’être mené parce qu’il engendrera une expérience phénoménale.
Que ces filles pourront remettre dans la petite finale de dimanche, contre le perdant de l’autre match de ce minitournoi : Flora Tallinn – Kiryat Gat. C’est là, finalement, le gros objectif de ces quatre jours loin du pays. Revenir avec un résultat pour contrebalancer l’évidence de l’élimination. «Naturellement, c’est important, confirme Ciancanelli. C’est un match qui sera alors très ouvert, à jouer et si possible à gagner pour le club, mais aussi pour le pays, l’indice.»
Le Racing s’appuiera sur une campagne d’amicaux contre des clubs de Bundesliga mais aussi de D2 française (Metz et Strasbourg) à deux défaites et trois nuls. Il y aura là, sur le terrain, la prometteuse recrue internationale Marta Estevez à la baguette, qui doit continuer à grandir. Mais pas Kim Olafsson, victime d’un petit pépin physique à l’entraînement et qui, «effondrée», va rater ça.