Le Premier ministre, Luc Frieden, s’est vu confirmer, la semaine dernière au siège mondial d’Amazon, la restructuration des effectifs du géant de l’e-commerce. Le ministre du Travail, Georges Mischo, a été chargé de prendre contact avec la direction pour promouvoir l’option d’un plan de maintien dans l’emploi. Selon Luc Frieden, Amazon songe à la reconversion et à la réorientation des employés concernés.
L’annonce d’une coupe massive dans les emplois au Luxembourg, une semaine après la rencontre de Luc Frieden avec la direction mondiale d’Amazon, constitue-t-elle un camouflet pour le Premier ministre?
«Non», a-t-il répondu vendredi devant la presse. «Avant d’entamer mon voyage, il était déjà connu qu’Amazon envisageait une restructuration de ses effectifs à l’échelle mondiale. Mais, bien entendu, j’ai parlé de ce sujet avec le directeur général (NDLR : Andy Jassy)», affirme le chef du gouvernement.
En premier lieu, Luc Frieden s’est vu assurer qu’Amazon comptait «renforcer son hub européen» et rester ainsi «un acteur important au Luxembourg».
Au 1er janvier de cette année, l’entreprise américaine comptait environ 4 400 salariés au Grand-Duché. Selon nos confrères de RTL, 470 emplois sont potentiellement menacés, un chiffre confirmé à notre demande par Nora Back, la présidente de l’OGBL. Le Premier ministre ne s’est pas encore vu communiquer de chiffre officiel ou des plans détaillés pour cette restructuration massive.
Le gouvernement a chargé le ministre du Travail de prendre langue avec la direction luxembourgeois d’Amazon. La mission est claire : promouvoir un plan de maintien dans l’emploi, un des instruments dont l’État dispose pour éviter des licenciements secs.
«Il va de soi que l’on va s’engager pour chaque emploi, là où on peut avoir une influence. Amazon reste toutefois une entreprise privée et nous ne pouvons qu’émettre des recommandations», nuance Luc Frieden.
La direction envisagerait, selon le Premier ministre, de miser sur des reconversions en interne, voire la réorientation de salariés vers d’autres antennes.
«Cette option est très importante aux yeux d’Amazon. L’effectif est souvent composé de nombreux expatriés. Il pourrait donc être plus simple de les transférer dans un autre pays», avance Luc Frieden.
Plus globalement, Amazon continue à se développer, notamment dans le domaine des satellites. La filiale spatiale Blue Origin est depuis peu présente au Luxembourg.