Après avoir officiellement confirmé la restructuration en cours chez Amazon Luxembourg, qui menace jusqu’à 470 emplois, Luc Frieden détaille la stratégie du gouvernement pour défendre les intérêts des salariés concernés.
C’était déjà dans l’air depuis la fin octobre, mais l’ampleur des suppressions d’emplois prévues chez Amazon Luxembourg a choqué : jusqu’à 470 postes menacés sur les quelque 4 400 salariés que compte le géant américain au Grand-Duché, soit près de 10 % des effectifs. Une «catastrophe sociale», selon l’OGBL, qui avait qualifié ces licenciements «d’une ampleur qu’on n’a plus connue depuis des décennies».
Dans sa réponse à la question parlementaire de la députée déi gréng, Sam Tanson, le Premier ministre, Luc Frieden (CSV) revient sur son récent voyage aux États-Unis. Lors de son déplacement sur la côte ouest, il a en effet rencontré Andy Jassy, CEO d’Amazon, au siège de l’entreprise à Seattle. Les ajustements globaux envisagés par le groupe ont été abordés, même si «aucun chiffre précis n’a été communiqué quant aux restructurations».
Le chef du gouvernement a défendu le site luxembourgeois et «insisté sur la valeur ajoutée des employés au Luxembourg pour le groupe et pour l’économie locale», précise-t-il. En retour, Andy Jassy a réaffirmé que «le Luxembourg demeure un partenaire stratégique en Europe» et que les activités du siège luxembourgeois «restent essentielles pour le groupe».
Une «soumission naïve»
Le gouvernement luxembourgeois réitère son engagement à maintenir «un dialogue constructif» avec Amazon et se dit «pleinement engagé» pour «préserver autant que possible l’ensemble des postes concernés». Mais Luc Frieden a aussi tempéré les attentes : «Amazon reste toutefois une entreprise privée et nous ne pouvons qu’émettre des recommandations.»
En attendant, une manifestation aura lieu ce vendredi 28 novembre de 12 h 30 à 14 h, au croisement de la Grand-Rue et la rue des Capucins, portée par différentes associations comme Greenpeace Luxembourg, Tax Justice Luxembourg, déi Lénk ou encore le Jonk OGBL. Celles-ci reprochent notamment au Premier ministre une «soumission naïve» envers Amazon et le secteur technologique américain.