Une inauguration, des discours, un dynamisme et une certaine ambition mais peu d’annonce. Voilà comment résumer la visite à l’usine sidérurgique de Dudelange de Sanjeev Gupta, le grand patron de Liberty Liège-Dudelange.
Seule nouveauté à l’ordre du jour, l’officialisation que les sites liégeois et celui de Dudelange forme une seule et même entité : Liberty Liège-Dudelange.
Composé de deux usines à Liège, à Tilleurs (qui compte 2 laminoirs à froid, une ligne de recuit continu, un skin pass et une ligne d’étamage) et à Flémalle (qui compte deux lignes de galvanisation à chaud et deux lignes de refendage), en plus de l’usine de Dudelange (qui compte deux lignes de galvanisation à chaud, deux lignes d’électro-zingage, deux lignes de coupe et deux lignes de refendage), Liberty Liège-Dudelange emploi 958 personnes pour une capacité de 1,9 millions de tonne par an.
Pourtant, l’essentiel était ailleurs avec la venue de Sanjeev Gupta, l’industriel et homme d’affaires anglo-indien, qui a investi dans l’extraction minière, la finance, l’immobilier et depuis 2015 dans la métallurgie en achetant sept sites sidérurgiques à ArcelorMittal pour 740 millions d’euros.
Les ouvriers et syndicats attendaient des annonces d’un point de vue stratégique mais surtout en ce qui concerne les investissements à venir. «On ne va pas le cacher, le site de Dudelange est vieillissant et nécessite des investissements» a souligné Robert Fornieri, Secrétaire général adjoint au sein du LCGB. «Ce que l’on attend, c’est du concret, au niveau de l’emploi, de la stratégie et de l’investissement», a expliqué de son côté Alain Rolling secrétaire central adjoint de l’OGBL. D’autant plus que la veille, Sanjeev Gupta et sa direction ont annoncé un investissement de 6 millions d’euros pour les installations liégeoises.
Sanjeev Gupta y croit
Après quelques discours et une visite de l’usine, Sanjeev Gupta a tenu à rassurer. Sans annoncer un montant d’investissement, l’industriel a assuré de son ambition et son désir de faire de Dudelange un site clé dans son récent empire sidérurgique. «Nous y croyons et nous allons investir ici à Dudelange qui sera un site important dans notre stratégie. Si je n’y croyais pas, je ne serais pas ici aujourd’hui», a martelé Sanjeev Gupta. «Nous voulons faire des produits de qualité à destination de nos clients, notamment l’automobile et l’alimentaire. Pour cela nous allons nous appuyer sur l’expertise déjà présent sur les sites dont celui de Dudelange. Nous voulons également développer, sans doute pas pour demain mais pour l’avenir, de l’acier vert, plus propre. L’acier produit beaucoup de déchets et nous souhaitons réutiliser ses déchets et l’intégrer au cycle de production afin de produire un acier plus propre», a expliqué le milliardaire anglo-indien désormais à la tête du troisième producteur d’acier en Europe et dans le top 10 mondial avec une capacité de production totale d’environ 18 millions de tonnes d’acier.
Ambitieux mais prudent, le groupe Liberty a entrepris dès le rachat des sites sidérurgiques à ArcelorMittal de faire un audit de 100 jours pour analyser la situation et connaître avec certitude les besoins en investissement. «Après cette période de 100 jours, c’est-à-dire vers novembre-octobre, nous serons en mesure de communiquer d’avantage sur notre stratégie et nos investissements à venir», a alors assuré Sanjeev Gupta.
Pour terminer, si les syndicats semblent rester sur leur faim, tant l’OGBL que le LCGB semblent d’accord pour affirmer que Liberty accorde plus d’attention au dialogue et à la communication que son prédécesseur : «La visite de Sanjeev Gupta, dans les sept sites dont Dudelange, est un bon signe». Reste désormais à allier l’ambition de Liberty aux actes.
Jeremy Zabatta