À l’arrêt depuis plus de deux ans, l’usine Liberty Steel de Dudelange poursuit sa lente agonie, tandis que les salaires du mois d’août n’ont pas été versés aux 149 salariés.
Les syndicats avaient alerté dès novembre dernier sur le risque de défaut de paiement, or jusqu’ici, la direction du site avaient toujours reçu les liquidités nécessaires au règlement mensuel des salaires, même à la dernière minute.
Mais pas cette fois. À la fin du mois d’août, les 149 employés restants à ce jour — la moitié a déserté depuis le rachat de l’usine par Liberty en 2019 — n’ont pas touché un seul euro. De quoi rendre encore un peu plus pénible la situation qu’ils subissent depuis la liquidation de la filiale belge en avril 2022.
«On a immédiatement envoyé une mise en demeure à la société, qui a invoqué des problèmes d’ordre technique», explique Jean-Luc De Matteis, secrétaire central de l’OGBL.
Une version plausible, selon le syndicaliste, qui rappelle que le groupe multinational pioche à droite et à gauche, de Londres à Galati, pour payer les factures et salaires dudelangeois.
«Ils ont garanti que tout serait réglé au 15 septembre», poursuit-il, loin de se satisfaire de cette promesse, en s’efforçant de rester pragmatique. «On a choisi de donner une chance à la société, en concertation avec le personnel, qui vit avec cette épée de Damoclès d’une faillite au-dessus de la tête».
Si Liberty n’était pas en mesure de tenir son engagement, les procédures juridiques nécessaires seraient directement entamées, indique Jean-Luc De Matteis.
Échange avec les ministères cette semaine
Dans ce dossier, le changement de gouvernement en octobre 2023 n’a pas changé grand-chose : les liens forts et le dialogue constant établis dès le début de ce marasme entre État et syndicats ont été maintenus. Un nouvel échange est d’ailleurs prévu cette semaine pour faire le point.
Alors que les garanties suffisantes manquent pour le lancement d’un plan de maintien dans l’emploi, que l’offre de rachat du gouvernement a été rejetée, et que les recherches pour un repreneur solide n’ont pas abouti jusqu’ici, l’ombre d’une faillite s’épaissit du côté du Wolser.
En mai dernier, Liberty Steel annonçait le déclenchement d’une révision stratégique, envisageant toutes les options pour ses usines de Dudelange, Liège et Piombino, y compris une vente. Un processus que les ministères de l’Économie et du Travail suivent de près, assure Lex Delles, ministre de l’Économie, espérant «une solution dans l’intérêt du site de Dudelange et de ses employés».