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Libéralisation des heures d’ouverture des commerces : un allié de taille pour les syndicats


Le LCGB (Patrick Dury) et l’OGBL (Nora Back) poursuivent néanmoins leur mobilisation. (photo archives Editpress)

L’avis rendu par le Conseil d’État sur les projets de loi visant à assouplir le travail le dimanche et permettre aux commerçants d’avoir des horaires étendus réjouit l’OGBL et le LCGB.

L’OGBL et le LCGB ont trouvé un allié de poids en la personne du Conseil d’État. Les syndicats se réjouissent de l’avis que ce dernier a rendu, le 3 juin, sur les projets de loi visant à libéraliser les heures d’ouverture des commerces et à assouplir le travail dominical. «Le Conseil d’État doit formellement s’opposer au texte proposé», avait conclu ce dernier. Pour les syndicats, cela confirme bien que ces réformes manquent de fondements objectifs, soulèvent des inquiétudes sociales majeures et comportent même des dispositions inconstitutionnelles.

Ils n’ont pas manqué de rappeler qu’eux aussi dénonçaient depuis des mois «l’absence totale d’arguments et de données sérieuses justifiant la réforme. Aucune étude, aucun chiffre, aucun rapport indépendant ne vient appuyer les arguments avancés par le gouvernement, qui invoque surtout des formules vagues comme la « modernisation » ou « les attentes des clients »».

Le Conseil d’État s’est inquiété aussi des effets concrets de cette réforme, si elle avait lieu en l’état : perte de repères horaires, dégradation de la vie privée et familiale, hausse des risques pour la santé au travail, insécurité pour les salariés quittant leur poste tard le soir ou encore déséquilibre concurrentiel entre petits et grands commerces. Des effets qui concerneraient en premier lieu les femmes, majoritaires dans le secteur, souvent à temps partiel et élevant seules un ou plusieurs enfants, ont précisé les syndicats.

Par ailleurs, plusieurs articles du projet sont jugés contraires au principe de légalité ou n’ayant aucun fondement juridique, voire incompatibles avec le droit pénal. Malgré tout, le ministre de l’Économie, Lex Delles, a «déjà fait
savoir par voie de presse que le gouvernement veut continuer de passer ses projets en force. C’est pourquoi le front syndical OGBL-LCGB appelle à une mobilisation massive le 28 juin à Luxembourg», concluent les syndicats.