Les données 2018 du trafic routier pour le secteur d’Audun-le-Tiche viennent d’être dévoilées. Elles permettent de mettre en évidence le relatif échec à désengorger la ville de la liaison A30/Belval, inaugurée il y a un an.
Les secteurs plus fluides
C’est à la sortie de la localité, vers Esch-sur-Alzette, que le trafic a le plus chuté à près de 16 000 véhicules/jour alors qu’il était supérieur à 20 000 passages en 2015. La rue Salvator-Allende s’en sort bien dans ce bilan avec 3 000 véhicules/jour alors qu’elle montait à 15 000 véhicules en 2010.
Les secteurs qui stagnent
Dans la rue Foch, l’artère principale de la localité, on note une fréquentation de près de 12 000 véhicules/jour, des chiffres identiques à ceux de janvier 2017 (un mois après l’ouverture du contournement), mais en baisse par rapport aux chiffres relevés en 2015 (-15% à près de 14 000 voitures).
Les secteurs où le trafic explose
Conséquence directe de la relative baisse de trafic dans la rue Foch, et celle beaucoup plus marquée de la rue Allende, les abords du giratoire du Moulin connaissent une nette hausse de trafic.
Sur le tronçon qui relie le giratoire du Moulin au Luxembourg via Belval, il a été relevé une fréquentation de plus de 17 000 véhicules par jour, du lundi au vendredi. Ce chiffre montre une hausse de 40% de la circulation trafic par rapport aux premiers relevés datant de janvier 2017. Il illustre les habitudes prises par les frontaliers sur cet axe. Ce que confirme le trafic sur la RD 326 qui relie le rond-point de Micheville à Tiercelet, qui passe de 4 673 véhicules/jours à 2 340 lors de son ouverture en 2015.
Le gros point noir se situe sur la RD16 entre Aumetz et Audun-le-Tiche. La moyenne de fréquentation s’établit à 16 746 véhicules/jour en augmentation de 30% par rapport à 2015 (près de 13 000 v/j). On comprend mieux la colère des résidents des rues parcourues par cet afflux, d’autant que l’on note le passage d’un nombre très important de camions, noyés dans ce trafic.
Si les riverains se plaignent des nuisances, les sorties d’école à Marie-Curie constituent une raison de plus de craindre un accident, qui, heureusement pour l’instant, ne s’est pas produit. La décision du maire de prendre un arrêté interdisant la circulation de camions dans la ville, même s’il a peu de chance d’aboutir, permettra au moins d’avertir les autorités sur la dangerosité de cette circulation et poussera peut-être le conseil départemental à terminer la liaison de ce contournement.
Conclusion
Les chiffres prouvent au moins une chose : le contournement d’Audun-le-Tiche, en l’état, n’a pas permis de fluidifier le trafic au centre-ville. Il met en évidence les nouvelles habitudes prises par les travailleurs frontaliers qui privilégient la nouvelle voie vers Belval pour se rendre au Luxembourg. Mais le faible trafic sur le tronçon Tiercelet-Micheville prouve que les automobilistes viennent avant tout de la RD16, et non de l’A30. C’est pourtant dans l’optique d’un désengorgement par cet axe qu’avait été imaginé le tracé du contournement. En l’état actuel des choses (avec une liaison Tiercelet/A30 encore loin d’avoir vu le jour), cela ne devrait pas s’arranger dans les années à venir.
Le Républicain Lorrain