En marge de leur visite à l’Expo 2025, le Grand-Duc héritier et la ministre Stéphanie Obertin ont pu nouer des premiers contacts avec Iwatani, un leader de la technologie de l’hydrogène.
Au Japon, l’hydrogène a été identifié dès 1941 comme «source d’énergie propre ultime», comme le soulignent les responsables de la société Iwatani, un géant de l’énergie au pays du soleil levant. Un centre de recherche et de développement, implanté à Osaka, se focalise justement sur la technologie de l’hydrogène. Le gouvernement luxembourgeois et les acteurs engagés dans ce secteur espèrent poser les bases, à court terme, d’une coopération avec le groupe japonais.
Il est revenu au Grand-Duc héritier Guillaume de formuler une «chaleureuse invitation» aux dirigeants d’Iwatani pour venir découvrir l’ambitieuse stratégie hydrogène. «Le Luxembourg fait de l’hydrogène un copilier de la transition énergétique. Nous cherchons à devenir un leader pour occuper des niches en la matière», rappelle dans ce contexte la ministre, Stéphanie Obertin, en charge notamment de la Recherche. «Dans le cadre de cet effort, nous cherchons non seulement des partenaires technologiques, mais aussi des partenaires de confiance. Iwatani remplit ces critères, en combinant expertise mondiale et un fort engagement pour la transition énergétique», poursuit-elle.
Un ferry à hydrogène pour aller à l’Expo
Mercredi matin, la délégation grand-ducale a pu découvrir les laboratoires de recherche dans le domaine de l’hydrogène, appartenant à Iwatani. La société, dont l’antenne européenne est basée en Allemagne, entretient déjà des coopérations avec la France ou la Norvège. L’année dernière, un accord pour approfondir la collaboration avec la Commission européenne s’est concrétisé. «Je suis convaincu que le Japon et l’Europe peuvent développer une coopération étroite dans le domaine énergétique», affirme Hiroshi Fukushima, un des dirigeants de la société Iwatani.
La relation avec le Grand-Duché reste à nouer. La mission économique, en marge de l’Exposition universelle à Osaka, a justement permis d’établir plus facilement un premier contact. «Ce fut une réunion pour faire connaissance. Il nous faut désormais voir comment assurer le suivi», note Mario Grotz, le directeur général de l’agence Luxinnovation. Iwatani pourrait être intéressée par les projets pilotes menés au Luxembourg pour tester l’application des technologies de l’hydrogène.
Mario Grotz a enregistré qu’il existe «certainement de l’intérêt» de la part du géant japonais à s’engager davantage en Europe. Iwatani pourrait même être considérée comme un «partenaire stratégique» pour réussir la transition verte. «Il nous revient désormais de leur montrer ce que nous pouvons leur offrir comme opportunités, capacités et compétences», indique Mario Grotz. En attendant, il serait «très important de comprendre quels sont les derniers développements au niveau de la technologie de l’hydrogène».
En tant que partenaire de l’Expo 2025, Iwatani a développé un ferry alimenté en hydrogène qui assure la navette entre la baie d’Osaka et l’île artificielle Yumeshima. Jusqu’à 150 personnes peuvent être acheminées sur le site de l’exposition universelle. La société japonaise exploite aussi une cinquantaine de stations à hydrogène (sur un parc de 150 stations), contre une seule au Luxembourg.
La connexion avec la Belgique en danger?
Au-delà des projets pilotes menés par l’université du Luxembourg, le Grand-Duché pourrait aussi, du moins théoriquement, importer de l’hydrogène depuis le Japon. «Le plus important est de se connecter au réseau de transport belge et français. La connexion avec la mer du Nord est primordiale», souligne Mario Grotz. Un doute existe désormais sur le gazoduc que la Belgique comptait construire. Quoiqu’il en soit, le Grand-Duché «doit devenir un pays de transit». «Nous devons investir dans notre propre réseau», insiste le directeur général de Luxinnovation. Un projet de loi pour développer l’infrastructure a été voté fin mars à la Chambre des députés.
L’hydrogène va jouer un rôle clé, notamment pour permettre à l’industrie manufacturière d’’accomplir sa décarbonation sans perdre en compétitivité. La ministre Stéphanie Obertin pense aussi à la transition digitale qui nécessite, également, un «besoin élevé en énergie propre, stable et à haute densité».
«Les bases d’une coopération sont désormais posées. Le meilleur moyen pour approfondir nos relations est une visite au Luxembourg pour présenter, et plus en profondeur, notre stratégie hydrogène», relance le Grand-Duc héritier. Une réponse positive est espérée dans les mois à venir.