Condamné en première instance à trois ans de prison ferme, le quadragénaire avait supplié la Cour d’appel d’assortir l’intégralité de sa peine d’un sursis. Il n’a pas obtenu gain de cause. La Cour d’appel a juste assorti six ans (au lieu de cinq ans) des huit ans de réclusion du sursis. Ce qui ramène donc la peine de prison ferme à deux ans.
« Ne me mettez pas en prison. J’ai deux fils. Ma famille a besoin de moi.» C’est la voix tremblante et les larmes aux yeux que le prévenu de 43 ans avait supplié la Cour d’appel, début octobre. Poursuivi, entre autres, pour avoir filmé ses élèves nues lors de plusieurs excursions scolaires entre 2007 et 2015, l’enseignant de Bissen, entretemps suspendu, avait expliqué avoir fait une «inspection de tiques» après les sorties en forêt. Il estimait avoir été condamné à tort pour attentat à la pudeur. «On prétend que j’ai touché les parties intimes des filles. Mais je n’ai jamais fait cela. Je les ai seulement touchées aux genoux afin de les mettre dans la bonne position.»
«En droit, il n’est pas nécessaire qu’un auteur touche les victimes aux parties génitales pour retenir l’attentat à la pudeur», avait rétorqué la représentante du parquet général. Elle avait requis la confirmation de la peine prononcée le 21 février 2019. «C’est une peine sérieuse, mais les faits sont d’une incontestable gravité!» Au final, la Cour d’appel a juste élargi la période assortie du sursis. Pour le reste, la peine a été confirmée. Placé sous le régime du sursis probatoire, l’enseignant suspendu a l’obligation de se soumettre à un traitement psychiatrique. L’amende de 1000 euros ainsi que l’interdiction à vie d’exercer toute activité impliquant un contact habituel avec des mineurs et l’interdiction d’enseigner durant dix ans ont été confirmées.
Le quadragénaire avait déjà indemnisé toutes les parties civiles, soit près de 17 500 euros au total, avant le procès en appel. «On dédommage très vite pour avoir une salle vide sans parties civiles et pouvoir apporter en toute sérénité sa version!», avait estimé la représentante du parquet général dans son réquisitoire.
Fabienne Armborst