Frank Schneider, l’ancien n° 3 du SREL, a porté plainte en France. Il accuse les autorités judiciaires américaines de fausses allégations.
L’ancien n° 3 des renseignements luxembourgeois, réclamé par les États-Unis dans une affaire de fraude à la cryptomonnaie, a porté plainte à Paris, accusant les autorités judiciaires américaines de fausses allégations pour obtenir son incarcération en France. Cette plainte pour faux et usage de faux en écriture publique a été déposée le 18 mai, selon cette source.
Reconverti dans l’intelligence économique, Frank Schneider est réclamé par la justice américaine dans l’affaire de cryptomonnaie frauduleuse «OneCoin», qui a permis d’escroquer ses utilisateurs de plusieurs milliards de dollars entre 2014 et 2019. Dans ce dossier, il est accusé outre-Atlantique de «complot en vue de commettre une fraude électronique» et «un délit de blanchiment» commis entre 2014 et 2019.
Il a été arrêté en avril 2021 dans l’est de la France où il habite depuis 2008, sur demande d’entraide pénale internationale.
En janvier dernier, la cour d’appel de Nancy a donné son feu vert à son extradition vers les États-Unis, mais il a formé un pourvoi en cassation, qui sera examiné en septembre.
Dans sa plainte, il reproche aux autorités judiciaires américaines de l’avoir «faussement» présenté comme un fugitif auprès des autorités françaises afin qu’elles l’interpellent et l’incarcèrent.
La peur d’une fuite au Luxembourg
Selon des documents judiciaires, les États-Unis ont fait valoir auprès des autorités françaises qu’ils craignaient de le voir se réfugier au Luxembourg pour échapper aux poursuites, cet État n’extradant pas ses ressortissants.
Frank Schneider a été arrêté le 29 avril 2021 «dans son véhicule sur le chemin entre son domicile de Joudreville (Meurthe-et-Moselle) et l’école de son fils au Luxembourg par la police judiciaire de Nancy assistée par la Brigade de recherche et d’Intervention dans des conditions très spectaculaires», est-il souligné dans la plainte.
Or, selon cette dernière, «loin d’être un fugitif», il était «en discussion, depuis le premier trimestre 2020, par l’intermédiaire de son conseil, avec le procureur new-yorkais qui souhaitait obtenir de sa part un certain nombre d’informations» et le rendez-vous fixé en avril 2020 «a été annulé» par le procureur pour « raison sanitaire ».
D’abord placé en détention provisoire, il a obtenu d’être finalement assigné à résidence sous surveillance électronique.
À la suite de son arrestation, deux agents du FBI s’étaient déplacés à Nancy début juin pour remercier les enquêteurs français.
En 2020, Frank Schneider a été relaxé par la justice de son pays dans un vaste scandale d’écoutes téléphoniques qui avait coûté en 2013 son poste de Premier ministre à Jean-Claude Juncker. Le parquet luxembourgeois avait décidé d’interjeter appel.