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DP : Lex Delles élu haut la main


Lex Delles a reçu dimanche les félicitations de la part du Premier ministre, Xavier Bettel. (Photo : julien garroy)

Le ministre libéral a obtenu le soutien de 98,95 % des délégués pour prendre la présidence du DP. Il succède à Corinne Cahen. Les premiers jalons en prévision de l’année électorale 2023 sont posés.

Le DP va aborder le double rendez-vous électoral de 2023 avec une nouvelle équipe dirigeante emmenée par Lex Delles. Seul candidat à la succession de Corinne Cahen, le ministre des Classes moyennes a été élu haut la main par les plus de 300 délégués réunis, hier, pour le congrès du Parti libéral. Lex Delles a finalement signé un score écrasant de 98,95 %. Il aura à ses côtés un trio à la vice-présidence composé des députés Max Hahn (91,9 %) et Claude Lamberty (88,1 %) ainsi que du ministre Marc Hansen (85,3 %). La députée Carole Hartmann (97,9 %) est élue nouvelle secrétaire générale.

Peu avant midi, les sept années de présidence de Corinne Cahen se sont achevées. Dans un discours très émotionnel, la ministre libérale a passé en revue les moments forts de son mandat. Elle a aussi fait une dernière annonce «présidentielle» : «La réforme fiscale qui doit rendre le système plus équitable pour tous va venir.» Cette promesse électorale centrale ne sera plus réalisable avant la fin de la législature en cours, faute de marge financière suffisante. Le Premier ministre en personne est venu mettre les points sur les i. «Avec notre parti, il n’y aura pas de cadeaux fiscaux financés à partir d’un emprunt. On ne va pas distribuer de l’argent aujourd’hui qui devra être remboursé par les prochaines générations. Il est parfois mieux de réduire la voilure pour éviter de bâcler les choses»,  a souligné Xavier Bettel.

Pour le reste, le chef du gouvernement a défendu le travail de la coalition tricolore. «Le fait d’avoir réuni le courant libéral, socialiste et écologique est la force de notre équipe. Personne n’impose rien à l’autre. Nous échangeons beaucoup et trouvons des compromis», développe Xavier Bettel. Il ne tarde cependant pas à préciser que la fibre sociale et écologique font «partie de l’ADN» du DP.

«Nous comptons continuer à gouverner»

Les hostilités en prévision de l’année électorale sont donc ouvertes. Gilles Baum, le chef de la fraction libérale à la Chambre, a dans son intervention dénoncé «l’idéologie» qui caractériserait la politique de santé actuelle, sans toutefois nommer le LSAP. Tout le monde avait toutefois compris que la ministre Paulette Lenert était visée pour les ratés récents en ce qui concerne la maternité d’Ettelbruck ou les IRM.

Lex Delles a lui placé la politique écologique au centre de son discours. «La lutte contre le changement climatique doit être à la fois ambitieuse et socialement équitable. Elle doit se faire avec l’économie et pas être orientée contre elle. Je suis convaincu que notre parti dispose des meilleures réponses à la question climatique», clame le nouveau président du DP. Plus globalement, le chef de file fraîchement élu estime que «lors des 9 dernières années de présence au gouvernement, nous avons pris nos responsabilités. Nous avons bien gouverné et nous comptons continuer à le faire».

Avant de pouvoir penser aux communales et législatives, les libéraux devront faire face aux répercussions de la guerre en Ukraine. Le Premier ministre a tenu à défendre l’accord tripartite, en mettant l’accent sur les entreprises. «Le dialogue social n’est pas toujours simple. Mais ensemble, nous avons réussi à prendre nos responsabilités. On ne pouvait pas se permettre de ne pas offrir de la prévisibilité aux entreprises», affirme Xavier Bettel. La loi actant le report de la prochaine tranche indiciaire sera voté mercredi à la Chambre.

À noter, par ailleurs, la pique lancée par Lex Delles contre le CSV et sa nouvelle identité visuelle (lire ci-dessous) : «Nous avons une identité et n’avons pas besoin d’un nouveau logo pour la définir.»

Bettel se rendra à Kiev «avant la fin du mois»

Dans son allocution, le 2 juin dernier, devant les députés luxembourgeois, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait invité le Premier ministre, Xavier Bettel, ainsi que le président de la Chambre, Fernand Etgen, à se rendre à Kiev. Hier, le chef du gouvernement a annoncé qu’il comptait se rendre «avant la fin du mois, dans les semaines à venir» en Ukraine. «Il s’agira des perspectives européennes de l’Ukraine. On m’a reproché de ne pas être suffisamment euphorique quant à l’adhésion du pays dans l’UE. Or il existe des règles à respecter», développe Xavier Bettel, qui a déjà assuré au président Zelensky le soutien du Luxembourg pour au moins obtenir le statut de candidat. Il reste à savoir si la visite du Premier ministre à Kiev aura lieu avant le sommet européen des 23 et 24 juin prochains, appelé à statuer sur le sort qui sera réservé à l’Ukraine sur son chemin vers l’UE.