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L’ex-avocat de Trump a payé pour truquer des sondages avant la présidentielle


Michael Cohen dit avoir agi ainsi "à la demande" de Donald Trump. (photos AFP)

L’ex-avocat de Donald Trump a reconnu jeudi avoir payé pour truquer des sondages en ligne à l’avantage du milliardaire au début de la campagne présidentielle 2016, assurant l’avoir fait « à la demande » du futur président américain.

Michael Cohen, condamné en décembre à trois ans de prison pour avoir notamment acheté le silence d’ex-maîtresses présumées de Donald Trump en violation des lois sur le financement des campagnes électorales, a réagi par un tweet à un article du Wall Street Journal (WSJ) révélant qu’il avait, début 2015, payé plusieurs milliers de dollars à un collaborateur du leader évangélique Jerry Falwell Jr., fervent partisan du magnat new-yorkais.

John Gauger, dirigeant d’une petite société et responsable informatique de la Liberty University de Virginie, dirigée par l’évangéliste, a touché cet argent afin de manipuler des sondages en ligne dans le but d’améliorer la visibilité de Trump, qui ne devait déclarer sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle qu’en juin 2015, selon le WSJ. « Quant à l’article du WSJ sur le trucage des sondages, ce que j’ai fait, je l’ai fait à la demande et pour le seul bénéfice de Donald Trump. Je regrette vraiment ma loyauté aveugle envers un homme qui ne le mérite pas », a tweeté jeudi Michael Cohen, reconnaissant implicitement le paiement.

Avant de commencer à purger sa peine de prison en mars, l’ex-avocat, devenu l’un des témoins à charge les plus dangereux pour le président au cœur de plusieurs enquêtes judiciaires, doit témoigner au Congrès américain le 7 février, une audition en commission très attendue par la nouvelle majorité démocrate à la Chambre des représentants.

Après avoir travaillé dix ans pour la Trump Organization – la société qui chapeaute les affaires de Trump -, Michael Cohen a abondamment chargé le président américain depuis qu’il a plaidé coupable en août dernier de fraude fiscale et bancaire et de violation des lois sur le financement électoral. Il avait alors affirmé avoir payé les deux maîtresses présumées « à la demande » du président américain.

Les révélations du Wall Street Journal étaient visiblement connues des enquêteurs, et ne devraient pas lui valoir de nouvelles poursuites judiciaires. Dans leur acte d’accusation enregistré en août au tribunal, ils évoquaient une note de 50 000 dollars pour des « services technologiques », facturée par Cohen à la Trump Organization, qui correspondrait en fait à la somme versée au collaborateur de Jerry Falwell, selon le quotidien.

LQ/AFP