Plusieurs pays d’Europe occidentale continuaient à lutter dimanche contre des feux de forêt dévastateurs, conséquence d’une vague de chaleur appelée à durer et qui pourrait faire tomber plusieurs records de température au début de la semaine prochaine.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Dans le sud-ouest de la France, la mobilisation des pompiers ne faiblissait pas, particulièrement en Gironde où près de 11.000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi, dans un contexte de canicule généralisée où des températures de plus de 40 degrés étaient attendues localement ce dimanche. Météo-France a placé 15 départements de l’ouest du pays en vigilance rouge « canicule », signe d’un pic de chaleur extrême.
« La chaleur prend de l’ampleur, la canicule s’étend sur le pays », prévient l’établissement public de météorologie. La journée de lundi s’annonce comme « la plus chaude pour l’ouest du pays », prévoit ainsi Météo-France, qui s’attend à ce que la barre des 40 degrés soit encore atteinte dans plusieurs régions, en Bretagne, Basse-Normandie, Aquitaine et dans l’ouest de l’Occitanie.
Pour l’heure, dans le touristique bassin d’Arcachon, au bord de l’océan Atlantique, la progression du feu a ralenti, même si dans la nuit de samedi à dimanche « plusieurs reprises de feu ont menacé les campings de la dune du Pilat, qui ont dû être évacués de leurs gardiens », a fait savoir sur Twitter la préfecture de la Gironde. Dans le secteur de la Teste-de-Buch, la situation « reste défavorable », a toutefois indiqué dimanche midi la préfecture, même si le feu a peu progressé sur cette zone, passant de 3 200 à 3 400 hectares partis en fumée.
Plus dans les terres, vers Landiras, le feu a également moins progressé que la nuit précédente, passant de 7 000 à 7 200 hectares brûlés, grâce à « l’allumage de feux tactiques et la création de pare-feux », selon les pompiers. Au total, plus de 14 000 habitants et vacanciers ont dû plier bagages en urgence depuis mardi.
Jusqu’à 42 °C en Espagne
En Espagne, une vingtaine d’incendies de forêt font toujours rage et restent hors de contrôle dans différentes parties du pays, du sud jusqu’à l’extrême nord-ouest en Galice, où les incendies ont jusqu’à présent détruit environ 4 400 hectares de terres cette semaine, ont indiqué les autorités. Seules 300 des 3 000 personnes évacuées préventivement à proximité de Malaga, dans l’extrême sud, ont été autorisées dimanche à retourner dans leur foyer.
L’Agence météorologique espagnole prévoyait dimanche des températures « significativement élevées » sur la majeure partie de l’Espagne continentale et les îles Baléares en Méditerranée, le mercure devant atteindre jusqu’à 42 degrés dans la ville de Logroño, dans le nord du pays, et 40 degrés à Madrid et à Séville, dans le sud.
Dimanche, le Portugal connaissait en revanche une accalmie sur le front des incendies et pour la première fois depuis le 8 juillet, les températures ne devraient pas y dépasser les 40 degrés. Un seul foyer important, près de la commune de Chaves à l’extrême nord du pays, était considéré comme actif et « pratiquement maîtrisé » sur 90% de son périmètre selon la protection civile portugaise.
Néanmoins, la quasi-totalité du territoire portugais présentait dimanche un risque « maximal », « très élevé » ou « élevé » aux incendies, en particulier les régions de l’intérieur centre et nord. Selon le dernier bilan connu des autorités portugaises, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. Ils ont ravagé entre 12 000 et 15 000 hectares de forêt et broussailles depuis le début de la canicule.
En Grèce, un incendie qui s’était déclaré vendredi matin en Crète, provoquant l’évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, était désormais sous contrôle.
Alerte rouge au Royaume-Uni
Plus au nord de l’Europe, au Royaume-Uni, l’agence météorologique nationale a émis la toute première alerte « rouge » pour chaleur extrême, mettant en garde contre un « risque pour la vie ». Le Met Office a déclaré que dans le sud de l’Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40 degrés pour la première fois lundi ou mardi.
Aux Pays-Bas, l’Institut néerlandais pour la Santé publique et l’Environnement (RIVM) a annoncé dimanche un Plan national hhaleur et une alerte au smog en vigueur à partir de lundi sur l’ensemble du pays, prévoyant une hausse des températures dans les prochains jours, jusque 35 degrés lundi dans le sud et jusqu’à 38 degrés à certains endroits mardi.
Ailleurs dans le monde, les températures extrêmes ont aussi provoqué des feux de forêt, notamment dans le nord du Maroc où une personne est décédée et la moitié des quelque 4.660 hectares touchés est partie en fumée.
L’ouest du Canada est également touché, un incendie ravageant depuis jeudi la région de Lytton, au nord-est de Vancouver, déjà dévastée l’an passé par une canicule historique et des feux dévastateurs.