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«L’Europe forme un tout qu’on ne peut scinder si aisément»


Luc Frieden a longuement échangé, mercredi, avec son homologue monténégrin, Milojko Spajić. (Photo : ministère d'état)

En visite dans les Balkans, le Premier ministre, Luc Frieden, a réitéré l’importance cruciale d’ouvrir la porte de l’UE aux pays candidats de la région. Il espère que le Monténégro pourra être admis en 2028.

Après une première étape en Croatie, mardi, la délégation luxembourgeoise emmenée a mis le cap sur Monténégro. Le pays situé en plein cœur des Balkans occidentaux se retrouve en pole position pour devenir le 28e membre de l’UE.

Le moment est opportun aux yeux de Luc Frieden, qui avait déjà plaidé, début octobre, devant le Parlement européen, pour une adhésion à court terme d’un pays, qui avec ses quelque 630 000 habitants possède de nombreuses similitudes avec le Grand-Duché.

«Les négociations sont compliquées, mais il faut aussi comprendre que si les membres de l’UE font patienter sans cesse les pays candidats, nous ouvrons grand la porte des Balkans occidentaux aux Russes, aux Chinois ou encore aux Saoudiens, qui tentent de combler le vide laissé par l’Europe», fait remarquer le Premier ministre, lors d’un point presse virtuel organisé hier matin, en direct depuis Podgorica.

Luc Frieden a profité de ses entretiens avec le président Jakov Milatović et avec son homologue Milojko Spajić pour réaffirmer le plein soutien du Grand-Duché à l’intégration, à court terme, du Monténégro dans la famille européenne.

«Les deux dirigeants sont à la fin de la trentaine. Ils n’ont pas connu la guerre des Balkans et tournent donc naturellement leur regard vers l’avenir, sans être empêtrés dans les conflits qui ont ravagé la région il y a 30 ans. Ce sont de bons interlocuteurs pour l’UE», affirme-t-il.

Le Grand-Duché se profile en allié de taille. «Le Monténégro n’est pas un inconnu : une importante communauté monténégrine vit au Luxembourg et s’y est très bien intégrée. Beaucoup possèdent aujourd’hui la nationalité luxembourgeoise. Notre excellente réputation contribue également à bâtir et à renforcer nos relations bilatérales», indique Luc Frieden, qui comptait profiter de sa visite pour «prendre connaissance des attentes et pensées» du pays.

Maintenir le dialogue avec les autres pays candidats

Le gouvernement luxembourgeois soutient l’axe du temps qui ouvrirait au Monténégro les portes de l’UE en 2028. «Il n’existe plus d’obstacles majeurs. Si on pourrait clôturer les négociations fin 2026, un calendrier réaliste est que le Monténégro devienne en 2028 le 28e membre de l’UE», appuie le Premier ministre.

Parmi les États membres, il existe des voix qui réclament un changement des traités européens avant d’accueillir de nouveaux membres. Un avis que ne partage pas Luc Frieden : «Si l’on intègre un pays comme le Monténégro, avec ses 630 000 habitants, comme nouvel État membre, il n’est pas nécessaire de modifier les traités».

Il admet toutefois que la question se posera un jour. Elle devrait être menée en parallèle au processus d’adhésion, qui englobe six autres pays des Balkans : Albanie, la Moldavie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord, Serbie et Kosovo.

«Il est important de maintenir le dialogue avec ces pays tout en leur ouvrant l’accès à différents programmes européens», dans l’attente d’une adhésion qui demeure lointaine pour la plupart des États précités.

Le mot d’ordre est que «l’Europe est un tout qu’on ne peut scinder si aisément». L’objectif de l’élargissement est double : «Éviter que les pays concernés ne tombent sous l’influence d’autres puissances et garantir la prospérité comme la sécurité sur le Vieux Continent.»

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