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Lëtz Go Gold : une course caritative pour les enfants le 28 septembre


Anne Goeres pose devant un graffiti réalisé à l'occasion des 30 ans de la fondation par des petits «lions. (photo isabella finzi)

L’industrie pharmaceutique n’est pas intéressée par la recherche de traitements pour soigner les cancers infantiles, pas assez rentables. La Fondation Kriibskrank Kanner a trouvé un moyen de les financer en organisant le 28 septembre pour la seconde fois la course caritative Lëtz Go Gold à Kockelscheuer.

«La course a été créée à Paris par l’association Imagine for Margo. Nous avons repris le concept avec nos collègues bruxellois. L’an prochain, nous devrions être imités par l’Italie et la Suisse. Notre but étant d’étendre ce concept dédié aux cancers pédiatriques à d’autres pays d’Europe. Nous sommes sur le point de nous réunir dans une structure qui s’appellera Fight Kids Cancer», explique Anne Goeres, directrice de la Fondatioun Kriibskrank Kanner. L’argent réuni au Luxembourg grâce à Lëtz Go Gold sera intégralement reversé à des projets de recherche contre les cancers infantiles en Europe. L’année prochaine, les pays participants verseront une partie de leurs bénéfices à un projet commun.

«La mission principale de notre fondation a toujours été d’aider les familles ayant un enfant malade du cancer et de sensibiliser à cette maladie», rappelle Anne Goeres. Or, depuis quelques années, des pathologies présentant un danger vital se sont greffées aux maladies auxquelles la fondation avait l’habitude d’être confrontée. Les traitements adéquats seraient inexistants ou inefficaces et la recherche en la matière à la traîne. «Développer des traitements pour les cancers infantiles n’intéresse pas les laboratoires. Ils ne sont pas assez rentables», indique la directrice qui, avec sa fondation et ses homologues européens, n’a pas l’intention d’accepter cette situation. «Il nous fallait de l’argent et un moyen efficace d’en trouver sans lasser nos donateurs habituels. La course permet de récolter pas mal de fonds avec peu de coureurs. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.»

L’année dernière, pour sa première édition (photos), Lëtz Go Gold avait réuni 580 participants et permis de rassembler 275 000 euros. Les trois courses (en France, en Belgique et au Luxembourg) ont permis de récolter un million d’euros au total.

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Trois projets financés par les dons

Les fonds luxembourgeois ont été répartis entre trois projets, dont deux sont grand-ducaux. «Le premier est mené par l’université du Luxembourg. Il cherche les causes des cancers infantiles dans le rapport entre les pesticides et l’estomac. Il s’agit d’un projet important concernant l’impact des pesticides sur notre corps. Si les chercheurs parviennent à le démontrer, nous pourrons réclamer des mesures plus strictes concernant leur utilisation», explique la directrice. Le deuxième projet concerne le neuroblastome, «une forme de cancer infantile très fréquent, et est mené par le Luxembourg Institute for Health (LIH). Il peut se résorber de lui-même ou être très agressif. Les enfants atteints en meurent ou gardent de lourdes séquelles en raison de traitements très lourds et très toxiques. Le LIH propose une nouvelle immunothérapie qui aboutira peut-être à la mise sur le marché d’un nouveau traitement». Une première phase du projet a été financée avec les dons du premier Lëtz Go Gold.

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«Cette année, nous allons pour la première fois financer un projet commun avec la France et la Belgique, le projet européen e-Smart, précise la directrice fièrement. Il donne accès aux enfants en échec thérapeutique à des essais cliniques ouverts dans sept pays européens. Depuis trois mois, un enfant luxembourgeois a été intégré au programme. Il est soigné avec un traitement qui n’est pas encore sur le marché.» Ce type d’initiative donne aux enfants la chance d’un nouveau traitement et un espoir supplémentaire de guérison. La fondation ambitionne de continuer à le soutenir à l’avenir si les dons récoltés le permettent.

Des sponsors couvrent l’intégralité des frais directs liés à la course pour garantir que l’intégralité de ces sommes est bien reversée aux projets soutenus.

«Le principe de cette course rend la maladie moins abstraite. Les familles d’enfants malades qui y participent nous donnent une légitimité dans le choix des projets à soutenir. À force d’être confrontés à la maladie, ils deviennent des experts en la matière», estime Anne Goeres. Et de conclure : «On ne peut pas collecter des fonds pour la recherche sans essayer d’influer sur l’intérêt porté par l’industrie pharmaceutique sur certaines thématiques.»

Sophie Kieffer