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L’étude qui dit le malaise à l’ACD


Une étude révélait que seulement 55 % des agents du fisc étaient satisfaits et engagés dans leur travail.

L’administration des Contributions directes (ACD) connaît désormais un nouveau directeur, en place depuis l’ère Frieden. Il redresse la barre alors qu’une étude dévoilait le mal-être de ses agents.

Si l’ambiance de travail au sein du Parti pirate n’est pas des plus excellentes, le député Marc Goergen a pu constater qu’au sein de l’administration des Contributions directes (ACD), c’était peut-être pire encore. En août dernier, le média en ligne Reporter.lu avait eu accès à une étude non publique sur la satisfaction des agents et les pratiques de management auprès de l’État.

Une étude révèle que l’ACD est l’administration qui arrive en bas du tableau avec l’Inspection générale des finances (IGF), qui affiche également un mauvais bilan. Nos confrères relataient que le sondage révélait que seulement 55 % des agents étaient satisfaits et engagés dans leur travail et motivés pour travailler dur. Le taux moyen de satisfaction était de 65 % dans les 33 autres administrations participantes, jusqu’à 78 % pour les plus vertueuses.

«Au sein de l’ACD, l’indice d’engagement organisationnel qui évalue le désir des agents de rester dans leur organisation et leur motivation à servir le public tombe à 51 %, s’affichant à -13 % par rapport à la moyenne. Quarante-deux pour cent du personnel de l’administration des Contributions directes évaluent positivement les pratiques de leadership du supérieur hiérarchique, du chef d’unité et de l’encadrement supérieur contre 56 % dans le reste des organisations», écrivaient nos confrères de Reporter.lu.

Il est aussi question de harcèlement. Si 14 % des participants occupés à l’ACD disent avoir été victimes de harcèlement ou d’intimidation sur leur lieu de travail au cours des douze derniers mois, la moyenne est de 15 % pour l’ensemble des administrations participantes. Dans 66 % des cas à l’administration des Contributions directes et 59 % dans les autres organisations publiques, les cas de harcèlement ou d’intimidation n’avaient pas été signalés.

Défaillances dans l’encadrement et défiance envers la précédente équipe dirigeante faisaient partie des conclusions de l’enquête à laquelle s’intéresse le député Marc Goergen, les parlementaires n’ayant pas eu connaissance, visiblement, de ses résultats. «Quelles sont les informations-cadres de cette étude? Quand a-t-elle été réalisée, par quelle méthode, combien de personnes y ont participé, qui l’a exécutée?», interroge le député pirate.

Il désire aussi savoir si le ministère de la Fonction publique et celui des Finances, en ce qui concerne les conclusions peu reluisantes de l’ACD, ont pris des mesures sur la base de ces observations.

L’étude a été cofinancée par le Fonds national de recherche, pour laquelle avaient collaboré le Centre de gestion du personnel et de l’organisation de l’État, l’«University College London», les universités de Nottingham et de Roskilde et le «Luxembourg Institute of Socio-Rconomic Research» (Liser).

Cette étude a été réalisée de février à mars 2024 dans 34 administrations et ministères. La participation à cette enquête était volontaire et confidentielle. Au total, 3 740 agents ont participé à cette enquête, soit un «taux de réponse» de 69 %, informe Gilles Roth dans une réponse commune.

Il assure au député que les chercheurs préparent actuellement le rapport intermédiaire de cette étude, qui sera ensuite également publié sur le portail de la fonction publique. «Les administrations qui ont participé à cette étude ont reçu leurs résultats individuels et, pour des raisons évidentes de confidentialité, ces résultats ne sont pas publiés», ajoute-t-il en précisant que «peu d’études analysent l’influence du management sur la satisfaction des agents publics».

Nouvelle étude en 2025

Une seconde étude sera réalisée en 2025 à la suite d’une formation donnée aux responsables des différents services. «L’objectif des chercheurs est d’évaluer l’impact des mesures prises, tant sur la qualité de la gestion que sur la satisfaction des agents», indique le ministre des Finances dans sa réponse, en estimant qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions générales.

Sur la base de cette enquête et également dans le contexte de la réforme de l’administration fiscale, de nombreuses initiatives ont déjà été prises pour répondre aux besoins et attentes exprimés par les agents, informe encore le ministre.

Il rappelle que le nouveau directeur, Jean-Paul Olinger, qui a succédé à Pascale Toussing, s’est déplacé dans tous les bureaux, services et divisions, répartis dans 24 villes du pays, «afin de connaître personnellement les salariés et de se faire une idée des structures». Des rencontres régulières avec les préposés et leurs assistants ont également été mises en place «pour permettre un échange fluide, transparent et constructif».

Pour répondre aux besoins formulés dans l’étude, des formations sont organisées, dont celle en leadership, «qui est organisée sous forme de coaching».