Alors que l’intelligence artificielle a besoin de centres de données toujours pus performants, le Grand-Duché va investir dans un supercalculateur et une usine d’IA dans les années à venir.
En plein développement, l’intelligence artificielle s’invite dans tous les secteurs de la finance à la sécurité en passant par la médecine. Pour ne pas se laisser distancer, les entreprises sont nombreuses à investir dans le domaine, suivi par les Etats qui espèrent devenir des acteurs de poids tout en créant un cadre légal, notamment en Europe. Le Luxembourg ne fait pas exception avec plusieurs projets dans l’IA qui ont attisé la curiosité du député Laurent Mosar (CSV).
Dans une question parlementaire adressée au ministre de l’Economie, il a rappelé que l’intelligence artificielle avait besoin de centres de données performants pour se développer. «Le marché des centres de données pour l’intelligence artificielle affichera une croissance de 41%. Le besoin de financement pour investissement dans des centres de données va dépasser les 2 billions de dollars à l’horizon 2030.» Il a donc voulu savoir si des centres destinés a l’intelligence artificielle allaient voir le jour au Grand-Duché et à combien se monteraient les investissements.
Dans sa réponse, Lex Delles a confirmé que Le Luxembourg développe effectivement de nouvelles infrastructures de calcul de haute performance optimisées pour I’IA, notamment avec le supercalculateur MeluXina-AI. Une usine d’IA (AI Factory), également dans les cartons, sera associé à ce projet qui doit voir le jour en 2026. «Ces infrastructures sont spécifiquement conçues pour répondre aux besoins de calcul intensif et d’intelligence artificielle, soutenant la recherche, les entreprises et les services publics via la nouvelle AI Factory Luxembourg», précise le ministre.
Une technologie énergivore
Le coût total de ces deux projets est estimé à 126 millions d’euros : 112 millions iront à MeluXina-AI (80 millions d’euros pour l’acquisition et 32 millions pour l’exploitation sur 5 ans) et 14 millions d’euros permettront de financer l’AI Factory sur trois ans. Le coût sera assuré à 50 % par le programme EuroHPC Joint Undertaking, une initiative européenne qui a retenu le projet luxembourgeois, ainsi que par l’État luxembourgeois et Luxinnovation pour les 50 % restants.
Dans sa question, Laurent Mosar souhaitait aussi savoir qu’elle serait la source d’approvisionnement en énergie de ces infrastructures, l’intelligence artificielle étant particulièrement énergivore. «Le développement des centres de données est accompagné par une politique énergétique visant à garantir un approvisionnement durable, sûr et abordable, rappelle Lex Delles. Ainsi, les besoins sont pris en compte à différents niveaux, notamment de la planification du réseau, du développement des énergies renouvelables et de la promotion de l’efficacité énergétique.»
L’emplacement d’un nouveau centre de données entraîne donc une réflexion particulière pour respecter les standards de performance énergétique nationaux et européens.