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Vols commerciaux avec un seul pilote : Yuriko Backes répond au LCGB 


Actionnaire de Luxair, le Grand-Duché a son mot à dire sur la sécurité aérienne d'après le LCGB. (Photo d'illustration Fabrizio Pizzolante)

Alors qu’un projet de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne prévoit d’autoriser les vols commerciaux avec un seul pilote, le LCGB met en garde sur l’impact qu’une telle décision pourrait avoir sur la sécurité. Le syndicat demande une concertation des différents acteurs avant une éventuelle mise en place.

Dans une réponse à une question parlementaire, le 22 août dernier, la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, a affirmé qu’elle envisageait de mettre en place le projet de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA) d’autoriser les vols commerciaux avec un seul pilote à partir de 2027.

Cette réforme inquiète le LCGB qui pense qu’une telle modification ne peut qu’impacter la sécurité des équipages et des passagers. Le syndicat cite notamment une étude de 2023 sur la fatigue des pilotes, publiée par l’European Cockpit Association (ECA). «Sur 6 900 pilotes interrogés, trois sur quatre ont connu au moins un épisode de micro-sommeil en vol.»

«Le gouvernement doit prendre ses responsabilités»

D’après le LCGB, l’AESA et les États-membres de l’UE «devraient prendre les mesures nécessaires pour garantir que les compagnies aériennes fournissent des systèmes efficaces de reporting sur la fatigue et gèrent correctement leurs risques de sécurité liés à la fatigue.» Il est en effet primordial de maintenir et même d’améliorer la sécurité aérienne en particulier face à la croissance du trafic aérien, repartie à la hausse depuis le covid.

«Pourtant, le projet de l’AESA est diamétralement opposé à ce constat et ne va certainement pas augmenter la sécurité aérienne. De ce fait, le gouvernement doit prendre ses responsabilités politiques dans ce dossier, et ce, en étroite implication des acteurs du terrain concernés», avertit le LCGB qui rappelle que le Luxembourg est actionnaire de Luxair ainsi que de Cargolux. Le Grand-Duché a donc «une obligation morale» à participer aux discussions sur la sécurité aérienne.

Yuriko Backes réagit 

Dans un communiqué publié mardi soir, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics a tenu à réagir face aux propos qu’elle qualifie « d’incorrects » de la part du syndicat LCGB. Dans sa réponse, elle indique que le projet d’une réduction potentielle du nombre de pilotes dans le transport aérien commercial durant certaines phases de vol est « en cours d’étude par l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA) » et non pas par la ministre elle-même.

Elle précise que cette réduction du nombre de pilotes ne sera effective que durant les phases de vol « en croisière » où « il n’y aurait qu’un seul pilote aux commandes ». En revanche, la ministre souligne « qu’il y aura toujours deux pilotes dans l’avion, notamment pour les phases du décollage et d’atterrissage ».

« C’est pourquoi ce concept, s’il était appliqué dans le futur, ne concernerait que les vols de long-courrier avec des périodes de croisière étendues. Ceci voudrait dire aussi que les vols de Luxair seraient de toute manière exclus », explique-t-elle.

Elle précise qu’une demande d’entrevue a été envoyée au syndicat, le 2 septembre.

Quelques heures après la publication du communiqué du ministère, le syndicat LCGB a, de nouveau, réagi. Il regrette « que le ministère n’ait pas compris le contenu du communiqué sur le projet de l’AESA et du rôle du ministère dans celui-ci ». Le syndicat souligne à nouveau que la « sécurité aérienne reste la propriété absolue pour la sécurité des équipages et des passagers pendant toutes les phases de vol, ce qui n’est pas garanti avec un seul pilote dans le cockpit. »

« Le LCGB revendique que toute modification ayant un impact sur la sécurité des équipages et des passagers doit être discutée avec tous les acteurs concernés, ce qui n’est pas le cas actuellement », conclut-il.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Hélas, le pilote solo, c’est encore et encore la même marche vers le moins cher, alors qu’on sait quels effets dévastateurs cela a eu sur les autres moyens de transports en Europe, le train en particulier et l’impact climatique que cette vulgarisation de l’avion pose toujours et encore!

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