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Les vendanges commenceront après la rentrée


Huit cents vendangeurs sont attendus dans les vignes luxembourgeoises à la mi-septembre. (Photo : archives lq/fabrizio pizzolante)

Alors que les vendanges en Moselle luxembourgeoises débuteront mi-septembre, Serge Fischer, directeur de l’Institut viti-vinicole, fait le point sur les recrutements des vendangeurs.

Les vendanges sont emblématiques de la Moselle luxembourgeoise. Pendant trois semaines, les saisonniers s’activent dans les vignes de la région viticole pour récolter le raisin. Et les vendanges de cette année ne devraient d’ailleurs pas tarder à arriver : «Nous allons faire une réunion avec les vendangeurs pour définir la date de début, elles devraient commencer après la rentrée scolaire», table Serge Fischer, directeur de l’Institut viti-vinicole (IVV).

Alors que l’année 2023 avait été précoce, cette année s’annonce quant à elle «normale». «Elles avaient commencé tôt et s’étaient arrêtées prématurément à cause des maladies…» Pour cause, le printemps était arrivé trois semaines en avance et, très vite et malgré un bel ensoleillement, le manque d’eau s’était fait ressentir. Les jeunes vignes avaient eu du mal à puiser de l’eau en profondeur, puis les vieilles vignes avaient commencé à souffrir aussi. «Mais cette fois, les températures et le soleil sont au rendez-vous!»

De quoi rendre l’IVV et les vignerons plutôt optimistes quant aux récoltes et aux cuvées. «Cette année, les vignes semblent saines et les raisins ont une maturation correcte», constate le directeur. Rien à voir avec les vendanges de 1984 et de 1987, lors desquelles le raisin n’avait pas atteint maturation. Un problème que les vignerons réussissent aujourd’hui à pallier plus facilement : «Nous pouvons ajouter de l’acide tartrique dans le vin pour corriger son goût.»

Saisonniers : des habitués pour la plupart

Pour mener à bien ces vendanges, les vignobles ont besoin de saisonniers. Cette année, ils seront 800 à venir en Moselle pour récolter le raisin. «Ils étaient plus nombreux à l’époque», note Serge Fischer. «C’est de plus en plus difficile pour les gens de prendre congé spécialement pour venir faire les vendanges.» Les vignobles utilisent aussi de plus en plus des machines de récolte, réduisant ainsi le besoin de main-d’œuvre.

Historiquement, c’étaient les habitants du Luxembourg et de la Grande Région qui les faisaient en complément de leur travail. Aujourd’hui, bien que certaines exploitations continuent à travailler avec des locaux, ce sont plutôt des Polonais et des Roumains qui viennent. «Ils représentent une bonne moitié des vendangeurs.» Ce sont pour la plupart des familles d’habitués qui reviennent chaque année depuis 30 ans et qui passent le flambeau aux générations suivantes. «Certains prennent des congés pour venir, alors que d’autres ont une exploitation agricole et viennent se faire un peu plus d’argent ici», explique le directeur.

«On a été un peu dépassés par le monde»

Les chômeurs inscrits y participent aussi. Pour rappel, l’IVV et l’Adem avaient organisé en juillet un jobday pour recruter les 20 saisonniers qui leur manquaient. L’agence avait cherché dans leur masse de demandeurs d’emploi ceux qui pouvaient être intéressés et aptes. «C’est un emploi très physique, alors il fallait faire attention à ce qu’ils n’aient pas de problème de santé», souligne Serge Fischer.

Les demandeurs sélectionnés étaient ensuite appelés pour une sorte de «speed dating» et ont été sélectionnés par les vignerons directement. Parmi eux, il y avait également des demandeurs de protection internationale. Cette journée de recrutement a eu des «résultats concluants» pour l’IVV : «Il y avait plus de demandeurs d’emploi que de postes à pourvoir, on a été un peu dépassés par le monde.»

«Et bien sûr, ce n’est pas du bénévolat, les saisonniers sont payés au salaire social minimum et logés», rappelle le directeur. Certaines exploitations ont une convention avec les auberges de jeunesse ou de la place dans leurs locaux. Les vignobles qui n’ont pas la capacité de loger leurs vendangeurs recrutent des locaux qui ne sont donc pas concernés par la problématique du logement. «Au Luxembourg, il y a des normes minimales à remplir, ce n’est pas possible de les faire dormir dans des tentes», rigole le directeur.

L’IVV ne recrute plus de saisonniers, mais quelques vignerons en recherchent encore. Plus d’informations sont disponibles sur le site vins-cremants.lu/fr/nos-vignerons/

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