La circulation sur l’A31 a été fortement perturbée ce matin en raison du blocage de l’autoroute par des taxis protestant contre le projet de nouvelle tarification sur le transport de malades.
Elle était annoncée pour ce matin 6 h par la préfecture de Moselle. L’opération escargot des chauffeurs de taxi a finalement démarré à 7 h ce lundi sur l’A31. Les convois de taxis sont partis de Metz et de Thionville pour bloquer la circulation dans les deux sens.
La mobilisation s’inscrit dans un mouvement de protestation national de la part des chauffeurs de taxi, qui s’inquiètent du projet de l’Assurance maladie d’imposer une nouvelle tarification sur le transport de malades. Cette tarification, qui doit encore être approuvée par le gouvernement, doit entrer en vigueur le 1er octobre.
L’objectif est de contrôler la croissance de la dépense des transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+45 % depuis 2019). Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département.
Les chauffeurs prêts à discuter
Les taxis ont déjà manifesté à sept reprises ces derniers mois pour exprimer leur inquiétude sur ce projet. Aujourd’hui, environ 85 % d’entre eux font du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90 % de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural, selon le secrétaire fédéral de la FNDT, Dominique Buisson. Pour lui, « derrière tout ça, l’objectif est de dissuader les taxis de faire du transportant conventionnel, en bridant leur rémunération ».
De fait, la FNDT appelle aussi à manifester lundi contre « l’impunité » accordée aux plateformes numériques de VTC, « qui encouragent leurs chauffeurs à enfreindre les réglementations » (prise de clients sur la voie publique, etc.) et « optimisent fiscalement leurs activités en France ».
Le secteur, favorable au transport partagé et à « l’optimisation des coûts », se dit prêt à discuter. Mais il demande le gel du projet actuel, selon lui défini unilatéralement, « basé sur de la théorie en oubliant la faisabilité », ne prenant pas en compte par exemple les variations des temps de trajet.