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Les taux d’intérêt pèsent aussi sur les étudiants


L’ACEL a préparé le terrain afin d’obtenir un maximum de soutien de la part du gouvernement qui sera formé après les élections législatives du 8 octobre. (Photo : archives lq/julien garroy)

Même si leur prêt reste plafonné à 2 %, la hausse des taux représente, selon l’ACEL, une lourde charge pour les étudiants. Le logement, au Luxembourg et à l’étranger, constitue une autre source d’inquiétude.

Le soutien du camp politique envers la communauté estudiantine reste important. Pour preuve, le Premier ministre, Xavier Bettel, va assister ce samedi à la Réunion européenne des étudiants luxembourgeois (REEL), aux côtés de Claude Meisch, le ministre de l’Enseignement supérieur, de Marc Angel, l’un des vice-présidents du Parlement européen, et de Martine Hansen, la co-cheffe de fraction du CSV. Mais, au-delà de cette présence symbolique, les partis en lice pour les législatives prennent l’engagement de continuer sur la même voie.

C’est ce qui ressort du questionnaire que l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL) a soumis aux différentes formations politiques. LSAP, DP, déi gréng, CSV, déi Lénk, ADR, Parti pirate, Fokus et Volt ont joué le jeu. Le KPL, Liberté et déi Konservativ n’ont pas donné suite à ce document portant sur 11 thématiques et comportant 42 questions. Les réponses formulées livrent des pistes pour apporter des solutions à quelques problèmes majeurs identifiés par l’ACEL en cette rentrée académique. «Nous tenons néanmoins à souligner notre neutralité politique. Le questionnaire ne sera ni commenté, ni analysé. Chaque étudiant pourra se former sa propre opinion», souligne d’emblée Charel Donven, le vice-président en charge du volet «Représentation».

Des mensualités plus élevées

La récente hausse des taux d’intérêt constitue une des préoccupations majeures, en dépit de l’aide financière déjà apportée aux étudiants. Leurs prêts restent, en effet, plafonnés à 2 %, même si le taux d’intérêt est plus élevé. La différence est prise en charge par l’État. «Pour la première fois depuis longtemps, les étudiants sont confrontés à des mensualités plus élevées pour rembourser leur prêt, contracté à un taux plus avantageux. Ce coût supplémentaire n’était pas forcément à prévoir», relate Charel Donven.

La bonne nouvelle est que tous les partis interrogés, à l’exception de l’ADR, s’engagent à maintenir le plafonnement des prêts étudiants à un taux maximum de 2 %. Au-delà, des allègements fiscaux sont mis en perspective, notamment pour accéder au logement (LSAP, DP). «Le plafonnement à 2 % constitue déjà une aide substantielle», rappellent déi gréng, sans exclure des adaptations ciblées des aides financières. Le CSV en fait de même. Les pirates plaident pour augmenter le délai de remboursement de 10 à 20 ans.

Une indexation des bourses trop tardive

Même si l’ACEL reste plus réservée sur la question, le logement représente un autre enjeu majeur pour les étudiants, à la fois au Luxembourg et à l’étranger. «On nous a reproché de ne pas avoir thématisé le logement dans notre catalogue de revendications « Objectif 2028 », publié en mai. Or, on reste d’avis que la problématique est bien plus importante et qu’elle ne concerne pas seulement les étudiants. Nous observons néanmoins de près ce dossier», développe Charel Donven.

Un chapitre du questionnaire soumis aux partis en lice pour les législatives concerne le volet logement. Tous sont d’avis que le nombre d’unités de logements étudiants au Luxembourg est insuffisant. Des efforts seraient aussi à réaliser afin d’augmenter le parc de logements de l’État dans les villes universitaires à l’étranger. DP, déi gréng, CSV, déi Lénk et ADR tendent dans cette direction.

Au Grand-Duché, un modèle à privilégier serait les colocations, à côté de la création de davantage de logements étudiants par l’université du Luxembourg et la main publique. Une aide financière supplémentaire est également envisageable aux yeux des neuf partis ayant répondu aux questions de l’ACEL.

Le représentant majeur des étudiants luxembourgeois déplore, enfin, que les bourses d’études ne soient adaptées que tous les 12 mois à l’inflation. L’index tombé en septembre ne sera ainsi pris en compte qu’en 2024, déplore l’ACEL. Une solution n’est cependant pas encore en vue, en dépit de pourparlers avec le gouvernement sortant.