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Les syndicats dénoncent la «réaction consternante» de Serge Wilmes


Serge Wilmes est pointé du doigt par les syndicats. (photo archives Editpress)

La réponse apportée par le ministre au problème de harcèlement moral dans la Fonction publique ne plaît pas aux syndicats.

Parmi les dossiers suivis de près actuellement par le syndicat Éducation et Sciences (SEW/OGBL) et le syndicat Service public OGBL/Landesverband figure celui du harcèlement au travail dans la fonction publique. Enquête, campagne de sensibilisation… tout est bon pour faire pression sur le gouvernement jusqu’à ce qu’il établisse «un cadre légal adéquat» protégeant les fonctionnaires et employés de l’État.

Ce phénomène, qui selon la Chambre des salariés concernait 18 % des agents de la Fonction publique en 2023, était au centre d’une question d’actualité le 13 février initiée par déi gréng, «en lien avec les récents cas survenus au lycée Josy-Barthel de Mamer ou dans les communes de Contern et de Sandweiler».

Les réponses du ministre de la Fonction publique, Serge Wilmes, ont vivement irrité les deux syndicats. «Le ministre a non seulement ignoré les appels visant à renforcer les mesures de soutien et de protection de potentielles victimes de harcèlement, mais il a également fait preuve d’une inquiétante insensibilité envers la réalité vécue par les agents des services publics», dénoncent-ils dans un communiqué commun.

«Nous avons régulièrement affaire à des membres qui se sentent mis sous pression ou harcelés. Ils souffrent de tourments, d’anxiété, maux de ventre, troubles du sommeil ou encore de palpitations cardiaques. Ils nous rapportent avoir été méprisés, réprimandés, menacés, blâmés et critiqués», confiait déjà le 13 novembre dans nos colonnes la présidente du SEW/OGBL, Joëlle Damé.

Lettre morte

Arguant qu’il existe déjà deux entités pour traiter les cas de harcèlement moral (le service psychosocial ainsi qu’un Commissariat du gouvernement chargé de l’instruction disciplinaire), le ministre a assuré que «ce gouvernement ne tolère aucune forme de harcèlement».

Pourtant, lui répondent les syndicats, «la procédure actuelle est alors inefficace» car si les victimes sont prises en charge psychologiquement, leur «bourreau» reste en place, «intouchable et libre de poursuivre ses agissements avec d’autres».

Les syndicats demandent donc la création d’«une entité indépendante (…) ayant un pouvoir d’enquête et de sanction et qui puisse être saisie par les victimes supposées, à l’insu de leur supérieur hiérarchique».

Si Serge Wilmes a précisé, à la fin de son intervention à la Chambre, qu’il était prêt à revoir la procédure, les syndicats, eux, aimeraient avoir la possibilité d’en discuter avec lui – une demande déjà formulée en novembre 2013, selon les syndicats, et jusqu’alors restée sans réponse.

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