Le déclin des surfaces et des logements autorisés s’est encore creusé en 2023, d’après le Statec.
Le dernier rapport publié par le Statec sur les autorisations à bâtir au Luxembourg met un peu plus en lumière la situation de crise dans laquelle se trouve, depuis plusieurs mois, le secteur de la construction. Comme 2022, l’année 2023 aura été marquée par le déclin des surfaces et des logements autorisées.
Les chiffres publiés, ce mardi, donnent tout simplement le vertige. D’après les données divulguées par l’institut de statistiques, la surface autorisée est passée de presque 2 millions de m² à 1.1 million de m² entre 2019 et 2023, soit une baisse de 44%.
Un niveau similaire à 2015
Qu’il s’agisse de construction de type résidentiel ou de type non résidentiel, une nette baisse est observée. « En 2019, les autorisations de construction dans le résidentiel s’élevaient à 1 million de mètres carrés, mais ce chiffre a chuté à 609 000 m2 en 2023, représentant une diminution de 41%. Dans le domaine non résidentiel, il y a cinq ans, les demandes autorisées correspondaient à une superficie de construction d’environ 920 000 m², tandis qu’elles peinent à atteindre les 510 000 m² en 2023 (soit une baisse de 44%) », relève le Statec.
Des chiffres qui éclairent une situation exceptionnelle puisque, dans le résidentiel, avec à peine plus de 4 450 logements autorisés, on atteint un niveau similaire à 2015. Sauf qu’en 2015, le Luxembourg recensait près de 560 000 habitants contre plus de 660 000 au 1er janvier 2023.
Les maisons individuelles durement touchées
Ce ralentissement se fait aussi ressentir du côté des maisons individuelles. « En 2023, un logement sur quatre autorisé concerne une
maison unifamiliale, le reste concerne des immeubles à deux logements ou plus », note le Statec. Une répartition qui est assez stable
durant les cinq dernières années, où elle était de 27% et 73% respectivement en 2019. Mais en 2023, à peine plus de 1 000 maisons individuelles ont été autorisées à la construction, soit -28% par rapport à 2019, soit 400 maisons unifamiliales en moins.
La tendance est un peu moins marquée en ce qui concerne les immeubles à deux logements ou plus, presque 3 200 logements ont été autorisés pour l’année 2023, soit une baisse relativement plus faible -18%. Cet amoindrissement représente près de 700 logements de moins par rapport à 2019.
Des contrastes suivant les cantons
Grâce à une carte, le Statec offre la possibilité de mieux observer les zones géographiques les plus touchées par cette tendance. Luxembourg-Ville et le canton d’Esch-sur-Alzette s’en sortent le mieux au Grand-Duché en affichant des évolutions positives notables, enregistrant respectivement des hausses de 18% (+140 logements) et 32% ( +280 logements) entre 2022 et 2023. « Néanmoins, cette embellie masque une réalité plus nuancée, car leur trajectoire par rapport à 2019 demeure négative, avec des baisses respectives de 12% pour la capitale
et 17% pour le canton d’Esch-sur-Alzette », souligne l’institut de statistiques.
Ces deux cantons sont les seuls à connaitre une tendance positive par rapport à 2022. Tout le reste du territoire plonge dans le négatif. Les cantons de l’Ouest sont les plus durement touchés. En atteignant -32%, ils affichent la plus forte décroissance, atteignant -32%. » Il est toutefois essentiel de contextualiser cette diminution, car l’année 2022 avait été exceptionnelle pour ces cantons avec près de 1 100 logements autorisés », relève le Statec.
Suivent ensuite les cantons du Nord avec -25% par rapport à 2022, soit une baisse d’environ 140 logements pour atteindre presque 440 logements autorisés en 2023. La région Centre (à l’exclusion de la Ville de Luxembourg) a enregistré une baisse de 17% dans le nombre de logements à construire, atteignant un seuil relativement bas de 770 unités (- 160 logements).