La durée de travail poursuit sa baisse au Luxembourg, mais reste plus élevée que nos voisins, révèlent les derniers chiffres publiés ce lundi par le Statec. A contrario, le coût salarial moyen, lui, augmente.
Travaillez-vous moins qu’avant la crise sanitaire ? Il semblerait que ce soit le cas, si l’on en croit les derniers chiffres publiés ce lundi par le Statec. En effet, même si la durée de travail a continué l’an dernier son rebond post-crise Covid amorcé en 2021, elle reste au Luxembourg – comme dans ses pays voisins – «1 à 2% en deçà des niveaux de 2019». Et risque de poursuivre sa baisse encore pour les mois à venir.
Pour l’année en cours et l’an prochain, le Statec table en effet sur un nouveau tassement (-0,7%, puis -0,3%), poursuivant la baisse tendancielle observée avant l’éclatement de la crise.
C’est simple, en moyenne, un salarié a presté 33 heures annuelles (-2,2%) de moins en 2022 qu’en 2015. Ce repli est moindre qu’en Allemagne (-42 heures), mais supérieur à la moyenne de la zone euro (-24 heures) et aux quasi-stagnations en Belgique et en France (-3 et -1 heures).
Les branches qui alimentent ces baisses sont similaires à travers les pays : le secteur de l’industrie arrive en tête, avec -71 heures au Luxembourg depuis 2015, suivi du commerce, transport et Horeca (-55 heures), de la construction (-43h) et du secteur public (-29h). Des secteurs presque tous soumis à une pénurie de main d’œuvre.
Au Grand-Duché, le temps de travail moyen a presque stagné sur cette période dans le secteur financier et les services aux entreprises. Toutefois, la durée moyenne du temps de travail demeure plus élevée que dans les pays voisins, ce qui découle non seulement de la durée légale (40 heures/semaine dans le pays), mais aussi d’autres facteurs, «comme un moindre recours au temps partiel», note le Statec.
Un coût salarial en hausse
Dans le même temps, le coût salarial moyen (CSM), lui, poursuit sa progression. Il a augmenté de 6,5% par personne sur un an, après une «croissance relativement faible en fin d’année 2022.» Un chiffre qui s’explique notamment par l’indexation et les tranches versées en avril 2022 et février 2023.
Le coût salarial est aussi impacté à la hausse par de «moindres congés de maladie qu’un an auparavant, alors que, comme sur les trimestres précédents, la modération des primes et gratifications l’influencent à la baisse», détaille le Statec.
Contrairement au 4ᵉ trimestre 2022, le salaire de base augmente au début de 2023, et ce «bien au-delà de l’impact du relèvement du salaire minimum en janvier». Le secteur de l’Horeca est celui ayant enregistré une hausse bien plus prononcée du coût salarial moyen (+15,3%), suivi des activités financières et d’assurance et les activités immobilières (+3,5% environ chacune).