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Les salariés luxembourgeois largement plus menacés par l’IA que les étrangers


Dans le secteur administratif, les postes seraient facilement automatisables. (Photo : adobe stock)

Une étude du Statec publiée ce mardi révèle que 14% des travailleurs au Grand-Duché pourraient voir leur poste automatisé par l’IA. Les Luxembourgeois sont particulièrement exposés. 

Dans le cadre de sa traditionnelle note de conjoncture, le Statec a analysé l’impact potentiel de l’intelligence artificielle sur le marché du travail au Luxembourg, en s’appuyant sur plusieurs études et une méthode développée par l’Insee, son homologue français. Avec des résultats qui secouent les idées reçues.

Alors qu’en 2021, seules 13% des entreprises luxembourgeoises déclaraient déjà recourir à des solutions d’IA, elles sont aujourd’hui près du double (24%), tandis que les pouvoirs publics commencent à prendre en compte ce nouvel outil dans les orientations stratégiques, conscients des enjeux qu’il soulève.

64 000 postes automatisables

En effet, l’emploi au Luxembourg serait largement exposé à l’IA, conclut cette étude, avec plus de 90% des travailleurs impactés. Dans le bon comme dans le mauvais sens.

Si plus de la moitié des employés pourraient être assistés, voire «augmentés» par l’IA, environ 14% (soit 64 000 postes) risqueraient en revanche de voir leurs tâches totalement automatisées, entraînant une perte d’emploi, pointe le Statec.

Métiers exposés à l’IA au Luxembourg (Source : Statec, 2025)

L’administratif et la vente à haut risque

Le degré d’exposition à l’IA varie en fonction du secteur et du métier, et ce sont les branches du commerce, de l’Horeca et de l’administration publique qui se révèlent les plus sensibles.

Selon l’analyse du Statec, les emplois dans l’administratif apparaissent, de loin, les plus menacés par la révolution technologique : plus de la moitié seraient automatisables à l’avenir, suivis des métiers de la vente (24%) et des emplois peu qualifiés.

Les Luxembourgeois davantage touchés

Un risque qui pèse donc plus lourdement sur les résidents luxembourgeois, surreprésentés dans les fonctions liées au soutien administratif, notamment dans le secteur public.

Un quart d’entre eux pourraient perdre leur emploi à cause de l’IA, contre seulement 12% chez les travailleurs étrangers.

Malgré tout, le Statec se veut rassurant : le secteur public n’est pas autant soumis à la concurrence que le privé. Il «semble moins probable» que les agents soient remplacés par de l’IA dans un futur proche.

Exposition à l’IA selon l’origine des travailleurs. (Source : Statec, 2025)

Les femmes paient le prix fort

Comme les femmes sont très nombreuses à occuper un emploi dans l’administratif ou le commerce, deux domaines particulièrement vulnérables face à l’automatisation par l’IA, elles sont plus concernées que leurs collègues masculins par le risque de perte d’emploi : 18% contre 11% seulement.

Dans le détail, le Statec note aussi une surexposition des jeunes femmes de moins de 24 ans, une tranche d’âge où elles sont très actives dans les services et la vente.

Une opportunité pour l’IT et la finance

Au contraire, certains emplois se verraient particulièrement avantagés à court terme grâce à l’IA, comme dans la finance, où elle pourrait assister 71% des travailleurs dans leur mission.

Les secteurs de la santé, de l’IT, des activités scientifiques et de l’information bénéficieraient également fortement de cet outil.

L’étude a ses limites

Le Statec précise les limites de cette étude, basée sur des métiers types, alors que beaucoup de postes sur le terrain sont polyvalents et donc moins facilement remplaçables par l’IA. De plus, elle analyse uniquement les métiers existants, alors que l’IA amènerait la création de nouveaux postes.

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