Battu mais très bon face à l’Ukraine (1-0), le Luxembourg a encore aligné six joueurs qui n’ont pas 24 ans. Où cette génération en sera-t-elle dans deux ans ?
Il y a des défaites qui valent de l’or. Surtout quand elles sont une confirmation de ce qu’une sélection nous a donné à voir au match aller. En trois mois et deux confrontations contre l’Ukraine, il va falloir dissocier le contenu du résultat. Oui, il y a deux défaites au bout du compte mais aussi deux performances d’une sacrée qualité, même dans l’enfer de Lviv. De classe internationale, serait-on même tenté de dire.
La réaction d’un stade bouillonnant, à la 58e minute, est assez éloquente pour dire ce qu’ont encore réalisé les hommes de Luc Holtz : le public a passé vingt bonnes secondes à chanter le nom d’Andriy Pyatov, son gardien de but, auteur d’une parade phénoménale sur un coup franc de Vincent Thill le long de son poteau.
Lundi, les Roud Léiwen ont joué à l’espagnole, n’hésitant presque jamais à relancer court de derrière. Bon, rien de neuf, puisqu’ils le font depuis quelques mois déjà, nous direz-vous ! Si, justement. Parce que c’est face à l’Ukraine, parce que cette dernière était prévenue et qu’elle s’était déjà fait trimballer en mars au stade Josy-Barthel, parce que les conditions étaient indescriptibles, parce que ces gamins assument de jouer et, surtout, en ont les moyens techniques, parce qu’à certains moments, les hommes d’Andreï Shevchenko ont carrément dû se contenter de regarder.
Une équipe pleine de maturité
Être capable de cela au début du mois de juin, alors que fut une époque où l’on voyait souvent des corps en souffrance, voire déjà en vacances, en dit tout aussi long sur ce qu’est devenu le Grand-Duché.
Le reste de l’Europe aurait pu cerner encore un peu mieux le phénomène si le trio arbitral slovaque du match avait laissé l’avantage aux attaquants sur cette tête victorieuse de Christopher Martins à la 38e minute.
Mais il faut croire que le statut de nain du football reste accroché à ses basques et le traitement légèrement inéquitable qui va avec, aussi. Luc Holtz s’en est déjà souvent plaint dans le passé. Lundi, il aurait encore eu matière à faire de sacrés reproches à cette désespérante habitude qu’ont les hommes en noir d’oublier que les équipes méritent d’être toutes traitées de la même façon.
Ce n’est pourtant pas l’injustice qui restera de ce match mais bien la maturité de cette équipe contre ce que Luc Holtz avait qualifié d’adversaire de top niveau mondial. On veut bien lui accorder la pertinence de l’analyse, mais alors où est-ce que cela place le Luxembourg à l’échelle du continent ? Et que faut-il attendre, dès lors, des confrontations contre la Serbie ou le Portugal ?
Messieurs, l’avenir est à vous !
Ce mardi matin, la FLF doit sourire en ouvrant les journaux et en constatant qu’elle est toujours deuxième de ce groupe B extraordinairement relevé. Elle doit se dire aussi qu’il y aurait une petite justice à récupérer l’intégralité des points perdus contre l’Ukraine à l’aller, le 18 juin, dans les bureaux de l’UEFA, où la cour d’appel aura à trancher pour savoir si Junior Moraes avait vraiment le droit d’être sur le terrain.
En fonction de ce qu’elle répondra, le classement pourrait évoluer dans des proportions intéressantes et qui vont commencer à faire naître des rêves fous. Trop fous, vu l’âge de ces gamins, mais on s’en moque, puisqu’ils font tout pour que cela soit ainsi.
Lundi, à 23h35 (heure locale), la Lviv Arena a hurlé sa joie comme si l’Ukraine venait de gagner l’Euro. C’est dire le soulagement qu’elle a éprouvé à ce que cela se termine. Maxime Chanot et Laurent Jans se sont, eux, assis par terre, conscients d’être encore passés à côté de quelque chose d’immense. Comme à l’aller, en somme. Mais n’ayez crainte, messieurs : l’avenir est à vous !
A Lviv, Julien Mollereau
Bonjour à tous,
Ah ces commentaires ! Voilà maintenant l’Ukraine au « top du niveau mondial » Je me demande si on a vu le même match !
A bientôt,