Discrets, ces visiteurs nocturnes, classés comme «espèces animales exotiques envahissantes», se sont installés dans le pays.

Avec son masque de Zorro, ses petites pattes semblables à des mains enfantines et sa queue ornée d’anneaux, le raton laveur est sans conteste un mammifère fort mignon. En plus de ces caractéristiques physiques, il faut lui reconnaître une incroyable dextérité et une grande facilité d’adaptation. Des qualités qui n’ont toutefois pas su séduire l’Union européenne. Elle a listé le Procyon lotor – nom scientifique du raton laveur – parmi les «espèces animales exotiques envahissantes». Autrement dit, interdiction d’en élever, d’en vendre et d’en relâcher. L’espèce est désormais classée gibier au Luxembourg depuis 2011 et donc chassée.

Originaire d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale, cet animal, dont la taille est proche de celle d’un gros chat, a été repéré au Luxembourg en 1979. Les récits allemands existent (lire encadré), mais les individus luxembourgeois n’appartiennent pas à ces lignées-là. «C'est une population génétiquement différente», souligne le Dr Laurent Schley, biologiste et chef du service faune sauvage et chasse de l'administration de la Nature et des Forêts (ANF). L’origine des individus au Grand-Duché demeure donc encore inconnue.

De combien de ratons laveurs au Luxembourg parle-t-on au juste? «Compter des animaux sauvages, c'est impossible», sourit Laurent Schley. «Mais il y en a beaucoup, reprend-il. Quand on regarde les chiffres des ratons laveurs tirés par la chasse, on arrive presque à 2 000 par an actuellement», contre 800 en 2019. Ce nombre suggère qu’ils sont bien plus nombreux, car tous ne sont pas repérés ni abattus.

«Éviter qu'ils se répandent encore ...