Le Luxembourg compte actuellement 40 radars de tous types sur son territoire (fixe, tronçon ou au feu). Des dispositifs qui semblent bien rentables : plus de 15 millions d’euros d’amendes ont été rapportés dans les caisses de l’État rien que pour l’année 2023.
Les radars du pays n’arrêtent pas de flasher. Si en 2022, plus de 326 000 «flashs» ont été recensés sur nos routes, l’installation de nouvelles structures, notamment à Saeul et encore au tunnel de Micheville, ont fait gonfler ce chiffre pour l’année 2023.
Ainsi, 352 389 «protocoles» ont été émis, qu’il s’agisse d’avertissements taxés ou d’amendes forfaitaires au cours de l’année, ont détaillé les ministères de l’Intérieur et de la Justice dans une réponse à une question parlementaire du député Fred Keup (ADR). Soit un peu moins de 1 000 flashs par jour.
Plus de 300 000 amendes, qui ont rapporté pas moins de 15 561 316 euros à l’État luxembourgeois. Et proviennent en grande partie de conducteurs… étrangers. Le Luxembourg envoie en effet les amendes à tous les pays partenaires de la directive « Cross Border Enforcement Directive », qui permet d’avoir accès au système européen d’information sur les permis de conduire et les voitures. Tous les pays membres de l’UE et du Royaume-Uni en font partie.
Pour l’année 2023, les cinq pays qui ont reçu le plus d’amendes luxembourgeoises sont les suivants :
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La France, avec 40 326 flashs
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L’Allemagne, avec 24 271 flashs
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La Belgique, avec 24 202 flashs
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Les Pays-Bas, avec 14 790 flashs
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La Pologne, avec 3 662 flashs
Des infractions pas toujours payées
«Sur l’exemple de l’année 2023, on peut noter que le taux de paiement est de 84 % pour l’avertissement taxé et de 25 % pour l’amende forfaitaire», précisent encore les deux ministères. Ce sont d’ailleurs les Français qui font figure de mauvais élèves ici : 12 500 amendes n’ont pas été réglées au 31 décembre 2023, contre seulement 4 500 en Belgique ou encore un peu moins de 4 000 en Allemagne.
Dans le détail, il est à noter que si l’automobiliste ne paie pas de suite, il reçoit une « amende forfaitaire ». Si l’infraction donne lieu à un procès-verbal, celui-ci est transmis au parquet qui délivre ensuite une ordonnance pénale à l’étranger.
« Dans les deux cas, l’Administration de l’enregistrement et des domaines est chargée du recouvrement. S’il y a un problème de transmission à l’étranger, le parquet peut saisir le parquet à l’étranger pour localiser l’intéressé et lui déposer le dossier ». Quant au délit de grande vitesse, il est considéré comme une infraction grave et fait donc « systématiquement l’objet de poursuites » entraînant une « ordonnance pénale ».