Luc Frieden, flanqué de ses ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, a rencontré, jeudi, les représentants agricoles. Des réglementations allégées sont mises en perspective.
La lune de miel se poursuit entre le secteur agricole et le nouveau gouvernement CSV-DP. Conviée par le Premier ministre en personne pour une réunion bilatérale, une grande délégation d’acteurs du terrain est ressortie satisfaite et confiante du ministère d’État. «On sent vraiment que le gouvernement est à notre écoute. Un tout autre ton est employé, pas seulement par le Premier ministre, mais aussi par nos ministres de tutelle», a affirmé Guy Feyder, le président de la Chambre d’agriculture. Il espère que les mesures mises en perspective jeudi vont venir élargir la «marge de manœuvre» dont auraient besoin les agriculteurs pour assurer une production qui permettra à l’agriculture, l’horticulture et à la viticulture de générer des revenus suffisants.
Luc Frieden avait annoncé, le 1er février, en marge du sommet européen, vouloir prendre lui-même le pouls des agriculteurs. Le chef du gouvernement avait vécu de près le blocage de Bruxelles par plus d’un millier de tracteurs. Jusqu’à présent, le Luxembourg est épargné par ce genre de manifestations, en partie violentes. Et le Premier ministre, flanqué des ministres de l’Agriculture, Martine Hansen, et de l’Environnement, Serge Wilmes (tous issus du CSV), se dit décidé à «trouver le bon équilibre» pour maintenir la trêve en vigueur dans le secteur.
Jeudi, aucune mesure concrète n’avait encore été décidée. La marche à suivre a cependant été présentée. «Une agriculture luxembourgeoise robuste et durable est essentielle pour nous, afin que nos agriculteurs soient en mesure de produire des produits locaux et saisonniers de haute qualité. Il nous faut éviter d’importer des denrées de très loin», a notamment tenu à souligner Luc Frieden à la sortie de l’entrevue.
Le «bon équilibre» devrait consister à assurer une production agricole durable sans mettre en péril la protection de la nature et de l’environnement. «Par le passé, le bon équilibre n’a pas toujours été trouvé. Ce gouvernement a promis de chercher, avec les agriculteurs, des solutions, sans les imposer du haut vers le bas», insiste le Premier ministre.
Le tacle de la politique «idéologique» que le CSV reproche à déi gréng reste bien présent, du moins entre les lignes. Les représentants du secteur agricole passent certainement outre cette bisbille politique, d’autant plus que le nouvel exécutif conservateur-libéral leur fait d’importantes promesses. Jeudi, la ministre Martine Hansen a ainsi rappelé qu’«au Luxembourg, toutes les aides actuelles destinées aux agriculteurs seront maintenues». «De plus, elle promet une large simplification administrative.
Du concret attendu pour le 4 mars
De son côté, le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, a confirmé que ses services «poursuivront une politique de concertation et de coopération interministérielle proactive dans l’intérêt de pouvoir proposer des trajectoires claires et réalistes quant à la réduction de l’impact environnemental des agriculteurs».
Dans ce contexte, le Premier ministre a tenu à satisfaire une des doléances exprimées, mercredi à Schengen, par les jeunes agriculteurs. «Le secteur doit profiter d’une sécurité de planification. Si nous décrétons aujourd’hui une chose, on ne peut pas prendre une autre décision demain. C’est uniquement avec des exploitations agricoles fortes que nous allons réussir à mener la transition écologique nécessaire», met en perspective le chef du gouvernement.
La «Landwirtschaftsdësch» du 4 mars doit accoucher de mesures concrètes. L’attente du secteur est importante. Car une mobilisation nationale plus importante n’a pas été exclue, mercredi, par les jeunes agriculteurs. Le trio Frieden-Hansen-Wilmes promet, en guise d’apaisement, avec la promesse suivante : «Nous sommes et resterons à l’écoute du secteur.»