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Les prix de l’électricité seront «stabilisés» en 2026


Le gouvernement s’engage pour que le prix de l’électricité à payer au Luxembourg reste parmi les plus abordables au sein de la Grande Région.

Le gouvernement débloque une enveloppe de 150 millions d’euros pour la prise en charge par l’État d’une partie des coûts du réseau. Les bénéficiaires seront les ménages et les entreprises.

L’annonce date de la déclaration sur l’état de la Nation, le 13 mai dernier. Hier, le Conseil de gouvernement a officialisé la prise en charge par l’État d’une partie des coûts de réseaux de transport et de distribution d’électricité. La mesure viendra prendre le relais du plafonnement partiel des prix, qui arrivera définitivement à échéance le 31 décembre prochain. Même si les tarifs sont revenus plus ou moins à la normale, la coalition CSV-DP veut continuer à soutenir financièrement les ménages et les entreprises dans le domaine de la fourniture en énergie.

Plus concrètement, le gouvernement débloque une enveloppe de 150 millions d’euros pour intervenir sur la facture d’électricité. «Les prix pourront être stabilisés, et pourront même légèrement baisser», met en perspective le Premier ministre, Luc Frieden. «Même si le Luxembourg dispose déjà d’un des prix d’électricité les plus bas de la Grande Région, notre objectif est de sauvegarder des tarifs moins chers. Cela est important pour renforcer le pouvoir d’achat des gens, mais aussi pour soutenir les entreprises, en tête les PME, où le coût de l’énergie a un grand impact sur leurs résultats opérationnels», reprend le chef du gouvernement.

«Les effets exacts sur la tarification de 2026 concernant l’utilisation des réseaux ne pourront être évalués qu’à l’automne, une fois la procédure réglementaire de détermination des tarifs achevée», est-il toutefois précisé dans le communiqué résumant les travaux du Conseil de gouvernement.

Le coup de pouce financier va, dans un premier temps, se limiter à 2026.

Un plafond partiel maintenu en 2025

Cette mesure est à considérer comme une réponse à la hausse, mal accueillie, des frais d’utilisation des réseaux, entrée en vigueur au 1er janvier de cette année. «L’objectif de cette nouvelle structure tarifaire est de contribuer au développement d’un réseau électrique moderne et sûr, adapté à la digitalisation et à l’électrification en évitant les usages simultanés. Ceci permettra de limiter les besoins de renforcement du réseau et, par conséquent, de réduire à moyen et long terme les coûts pour tous les utilisateurs», avançait le ministère de l’Économie, également en charge de l’Énergie, en décembre 2024.

Mis notamment sous pression par le camp syndical, le ministre Lex Delles s’était mis à la recherche de solutions alternatives pour au moins stabiliser les prix. Un avis juridique est arrivé à la conclusion que l’État pouvait, en conformité avec les réglementations européennes, subventionner la gestion et l’extension du réseau.

Le gouvernement avait auparavant décidé une sortie progressive du bouclier tarifaire, instauré en réponse à la flambée des prix de l’énergie, provoquée par la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Cette année, l’État prend encore en charge la moitié d’une hausse des prix de l’électricité, qui est de l’ordre de 60 %.

Vers un accord tripartite?
«Il reste du chemin à parcourir»

Le 3 septembre, le gouvernement va retrouver les syndicats et le patronat pour la suite des tractations qui ont pour objectif de trouver des accords sur deux dossiers de discorde majeurs : la stabilisation du système des pensions et la libéralisation des heures d’ouverture et de travail dans le commerce.

Le Premier ministre aurait préféré continuer les négociations à plus court terme, mais l’agenda des congés des uns et des autres n’aurait pas rendu possible une reprise avant début septembre. Il souhaite toujours obtenir un compromis acceptable pour toutes les parties. Le mois d’août sera consacré à rédiger des premiers documents résumant les propositions qui se trouvent sur la table. Chaque camp est invité, en parallèle, à évaluer les pistes et procéder, le cas échéant, à des calculs supplémentaires : «Il résume du chemin à parcourir», affirme Lucc Frieden.

À quoi pourrait ressembler un accord? «Il n’y aura pas forcément de signature d’un contrat sur un accord global, mais un document qui arrêtera les accords trouvés, point par point, car la CGFP n’est, par exemple, pas concernée par le volet commerce», résume le Premier ministre.