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Les poux font (aussi) leur rentrée…


Lors des deux phases de traitement antipoux, l’étape du peigne est essentielle pour une bonne éradication du parasite. (Photo : Républicain Lorrain)

La rentrée s’accompagne chaque année d’une recrudescence de poux qui a déjà atteint son pic dans le Grand Est. Prévention, traitements et idées reçues, on vous dit tout sur les poux.

c’est la même angoisse chaque année. Les enfants font leur rentrée et les poux avec ! Mais, contrairement à nos chérubins, ces parasites ne prennent pas de vacances, bien au contraire. Ils sont favorisés par la chaleur, les grandes migrations estivales, la promiscuité des hébergements de vacances (colonies, séjours sous la tente…) et, fait nouveau, la forte incidence du selfie qui favorise le rapprochement des têtes. C’est donc en été que les poux prolifèrent, pour faire une rentrée épidémique explosive début septembre.

Le pou de tête est responsable de la pédiculose du cuir chevelu. Parasite exclusif de l’homme, il ne transmet aucune maladie. Il est démocrate et s’accroche à toutes les têtes, quel que soit leur milieu social ! Mais il est terriblement gênant par les démangeaisons qu’il provoque et les idées reçues qu’il véhicule. L’épidémie est suffisamment importante pour qu’un indicateur avancé sanitaire (IAS) sur les infestations de poux soit publié quotidiennement sur internet (ias.openhealth.fr). On y découvre que si l’incidence des poux progresse depuis la fin du mois de juin, elle a déjà atteint son pic épidémiologique dans le Grand Est, ce qui place la région dans la zone maximale d’infestation.

Pour autant, « le grand rush vers les traitements anti-poux dans les pharmacies n’a pas encore eu lieu et intervient généralement mi-septembre, où la demande explose », constate René Paulus, président de l’ordre des pharmaciens de Lorraine. L’épidémie peut durer, en fonction de la météo (chaleur et humidité), jusqu’en fin d’année. Alors, comment prévenir les infestations ? Aucune recette préventive, de type huile essentielle de lavande, n’a fait ses preuves scientifiques. Côté efficacité, il suffit d’observer nos cousins les primates. « L’épouillage est la meilleure façon de prévenir une infestation depuis la nuit des temps. »

Autrement dit, vérifiez la tête de votre enfant très régulièrement et si vous trouvez des poux, traitez toute la famille deux fois à huit jours d’intervalle, « et peignez sérieusement avec un peigne à poux, c’est essentiel », précise René Paulus. Par mesure d’hygiène, on recommande également de laver à 60 degrés les draps, taies d’oreillers, doudous… En matière de traitement, de plus en plus de pharmaciens abandonnent les produits contenant de l’insecticide pour proposer des traitements contenant des principes minéraux, « plus ou moins gluants, mais très efficaces car ils étouffent les poux de manière mécanique ». Et non contents d’être plus écologiques, ils permettent également de contourner la résistance de plus en plus forte des poux à certains insecticides.

Stéphanie Sshmitt / Le Républicain Lorrain

On démêle le vrai du faux

Les poux ne sautent pas
VRAI. Le pou ne saute pas de tête en tête et ne se laisse pas non plus tomber, à l’instar de la tique. 80 % des infestations se font par contact direct, tête contre tête. Un câlin ou une accolade suffisent, de même qu’un échange de bonnet, de serre-tête ou d’élastique.

Rien à voir avec l’hygiène
VRAI. Une idée reçue voudrait que les poux s’installent principalement sur des têtes sales. Il n’en est rien.

Il y a des têtes à poux
FAUX. Le pou ne pratique aucune ségrégation de couleur, de niveau social ou de sexe. Il s’accroche sur tous les cheveux à portée de lui !

Le pou n’est vecteur d’aucune maladie
VRAI. Bien qu’il pique et se nourrisse de notre sang, le pou ne transmet aucune maladie à l’homme. C’est un parasite exclusif à notre espèce. En revanche, les démangeaisons qu’il provoque peuvent parfois provoquer des lésions sur le cuir chevelu.

Seuls les enfants ont des poux
FAUX. Les poux peuvent contaminer indifféremment des enfants ou des adultes. Mais les enfants ont plus facilement des contacts directs, ce qui pourrait expliquer la propagation exponentielle des poux à l’école.

Toute la famille est concernée
VRAI. Quand un membre de la famille a des poux, il convient de traiter tous ses membres deux fois, à intervalle de huit jours. Une femelle peut en effet pondre jusqu’à dix larves (lentes) par jour qui, fermement accrochées au cheveu, mettent huit à dix jours à éclore.

Les produits préventifs ne sont pas efficaces
VRAI. Aucune étude scientifique n’a pu démontrer l’efficacité de produits tels que shampoings préventifs, huile essentielle de lavande et autres poudres de perlimpinpin. Seul un examen régulier de la tête et un coiffage quotidien permettent de repérer le parasite. Par ailleurs, des cheveux attachés auront moins de chance de récolter des poux.