Ils font ployer le gouvernement en allant réclamer devant la justice ce qu’ils ne peuvent obtenir autrement. Ils veulent de la transparence, de l’intégrité, loin des conflits d’intérêts. Bilan critique.
Le gouvernement a bien souvent tendu le bâton pour se faire battre et les pirates n’ont jamais hésité à s’en saisir. Ils n’ont d’ailleurs épargné personne, à commencer par la Chambre des députés, qui «manque à ses obligations». Les deux seuls députés pirates, Sven Clement et Marc Goergen, se targuent d’avoir posé 291 questions parlementaires depuis le 12 octobre, quand le plus grand parti de l’opposition, avec ses 23 représentants, en soumettaient une vingtaine de plus pour la même période.
«Ce gouvernement a toujours parlé de courage politique», rappelle Sven Clement sur un ton moqueur. La réforme constitutionnelle saucissonnée en quatre chapitres n’a pas fait évoluer le pouvoir du parlement, selon lui. Au contraire, ce sont les arrêts Gibéryen et Clement qui ont fait bouger les lignes. Le premier concerne la protection des sources et le second, une obligation de transparence de la part du gouvernement envers la Chambre.
« Ce ne sont pas les affaires qui ont manqué »
À chaque fois, le gouvernement s’est fait taper sur les doigts par les tribunaux. «La Chambre des députés ne s’est toujours pas fixé de règles», se lamente Sven Clement en évoquant la transparence dont le gouvernement doit faire preuve quand il conclut des accords avec des entités privées, comme ce fut le cas lors du contrat passé avec la CLT, maison mère de RTL.
Plus récemment, ils se sont fait rembarrer par le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, qui leur refusait, selon eux, le savant calcul qui permet de fixer le prix des carburants. Et soudain, lundi, en plein déjeuner de presse, un message alertait Sven Clement que les détails demandés allaient finalement leur parvenir.
Les commissions d’enquête n’ont pas davantage de succès. «Pourtant, ce ne sont pas les affaires qui ont manqué et qui auraient nécessité que les députés fassent leur travail de contrôleurs du gouvernement», estime encore Sven Clement. C’est pourtant grâce à une commission d’enquête sur les dysfonctionnements du service de renseignement de l’État que Xavier Bettel est aujourd’hui Premier ministre, «mais depuis 2013, plus rien !», se plaint encore le député pirate. La récente critique de la Cour des comptes envers la Chambre des députés, relative à son contrôle dans l’acquisition du satellite militaire luxembourgeois, donne raison aux pirates.
Les pirates commencent à gêner
Tant que les députés de la majorité barreront la route à l’opposition en rejetant toute idée d’enquêter, les pirates saisiront la justice. C’est le cas pour le contrat passé avec la SuperDrecksKëscht, la société en charge de la collecte et du recyclage des déchets. «La justice obligera le gouvernement à plus de transparence», déclare encore Sven Clement, dont le parti soupçonne une prise illégale d’intérêts dans ce dossier.
De son côté, Marc Goergen a passé en revue d’autres dysfonctionnements, comme ceux relevés au Syndicat intercommunal de gestion informatique (SIGI). «Il faut que la ministre de l’Intérieur s’y intéresse au lieu de s’en détourner, prétextant que cela ne la regarde pas, que cela relève de l’autonomie communale», accuse le député.
Il est revenu sur le bilan climatique «catastrophique» du Luxembourg et raille le gouvernement qui prépare, seulement maintenant, une campagne sur les économies d’énergie. Sven Clement prend le relais pour moquer les socialistes, prompts à dire qu’ils ont des idées pour l’avenir, «mais qui ont passé 18 ans au gouvernement sans les mettre en œuvre». Sven Clement se régale. Les pirates commencent à gêner. Les sondages leur sont favorables qui révèlent que cinq à six députés de plus pourraient faire leur entrée à la Chambre aux prochaines législatives. Ils donnent même de l’urticaire à l’ancien président du CSV et cofondateur du mouvement citoyen Focus, Frank Engel.
Les collaborateurs embauchés à la petite fraction parlementaire des pirates, quatre au total, qui se partagent tout le travail, se réjouissent de cette perspective. En revanche, il ne faut pas attendre des miracles sur le plan communal. C’est encore un petit parti qui ne dispose pas d’un nombre suffisant de militants politiques pour monter une liste dans chaque commune. Il faudrait 1 500 candidats pour cela, or le parti ne compte guère plus que 550 membres. Il reste très marginal sur le plan communal. Mais cela pourrait changer.
Parler du « bilan climatique catatstrophique », c’est vraiment se mpoquer du monde. Le petit Luxembourg a un effet de 0,0000000001°C si on accepte comme vérité d’évangile les chiffres de l’IPCC, qui, au demeurant, sont faux.
L’effet du CO2 sur le climat est loin d’être prouvé, malgré que cela soit répété des millions de fois.
Un mensonge répété un milliard de fois n’en fait pas une vérité!