Après 25 ans d’existence, la fédération luxembourgeoise d’escalade a réalisé, fin 2024, ses deux premières embauches. Preuves de ses nouvelles aspirations.
Quelles sont les missions de la Fédération luxembourgeoise d’escalade, de randonnée sportive et d’alpinisme (Flera) ?
Aleks Panzone : Notre mission principale est de promouvoir le sport dans tout le pays, pour tous les âges, tous les niveaux. La Flera participe à cela en mettant en avant l’escalade, l’alpinisme et la randonnée sportive. Nous devons être les représentants clés de ces disciplines au Luxembourg. Il s’agit de notre mission principale.
Roxanne Flick : Après, il y a aussi des missions secondaires comme la préservation du site d’escalade de Berdorf. Et enfin, nous souhaitons aussi nous concentrer sur les nouveaux talents au sein de la Luxembourg Climbing Team, c’est l’équipe luxembourgeoise en escalade. Cela passe par la formation d’entraîneurs et de préparateurs mentaux.
En quoi consistent les postes pour lesquels vous avez été embauchés ?
R. F. : Nous avons été embauchés à la mi-octobre et c’est la première fois dans l’histoire de la Flera que des gens y sont embauchés. La fédération existe depuis presque 25 ans. L’idée derrière cette embauche est de développer les formations, l’organisation et de promouvoir les sports concernés par la fédération.
A. P. : Nous sommes deux employés et le conseil administratif est composé de 15 bénévoles. Concernant les clubs, il y en a 14 au Luxembourg. Il faut également savoir que Roxanne et moi avons un autre métier à côté de notre travail à la fédération.
Avez-vous déjà établi une stratégie pour atteindre vos objectifs ?
Aleks Panzone : Nous voulons développer sur tout ce qui est digital. Refaire le site web, être présents sur les réseaux sociaux, faire quelque chose de plus structuré. Nous voulons apporter un cadre à ce qu’il se fait au Luxembourg pour promouvoir le sport. Sur un autre aspect, je dirais aussi qu’il est nécessaire d’être plus en contact avec les acteurs dans les écoles, dans les universités et d’être présents sur des certains évènements clés.
Quels sont les points forts d’un sport comme l’escalade ?
A. P. : Ce n’est pas un sport qui est juste individuel ou juste collectif. En bloc, on grimpe seul tout en étant encouragé par les autres grimpeurs et en voie, on est avec quelqu’un qui nous assure avec une corde. C‘est vraiment un mix intéressant.
R. F. : J’ajouterais que c’est un sport facilement accessible grâce au nombre de salles et grâce à la variété de niveaux. Aussi, que l’on fasse du bloc ou de la voie et que l’on grimpe en intérieur ou en extérieur, ce n’est pas du tout la même pratique. Enfin, physiquement, on gagne en souplesse et on travaille avec tout le corps. C’est également une discipline où le mental joue un rôle important. Je crois que tout le monde peut y trouver du plaisir.
Aujourd’hui à quoi ressemble l’équipe nationale d’escalade ?
A. P. : La Climbing Team Luxembourg est composée de treize athlètes. Au sein de cette équipe, les grimpeurs s’entraînent une fois par semaine. À côté de cela, ils bénéficient de séances de coaching et ils participent à des compétitions au Luxembourg et à l’étranger.
Quels sont vos objectifs pour cette équipe ?
R. F. : Beaucoup de formations sont déjà proposées par la Flera pour former les entraîneurs et les moniteurs sportifs. Nous avons vraiment des formations pour tout le monde, aussi bien à destination des pros que des amateurs. Nous comptons développer. Aujourd’hui, nous offrons des formations qui vont jusqu’au niveau QF3. Mais à l’avenir, nous souhaitons monter au maximum. Il s’agit des classifications d’entraîneur. Elles vont de QF1 à QF6. QF6 étant le niveau d’un entraîneur professionnel. Nous voulons avoir des entraîneurs plus qualifiés pour qu’ils puissent mieux accompagner les professionnels. Cela est possible grâce à notre collaboration avec l’Inaps, le service du ministère des Sports responsable des formations.
A. P. : Les formations sont subventionnées par l’État. C’est un grand luxe pour nous, car il me semble que les formations à l’étranger sont très chères. Il y en a beaucoup au Luxembourg, mais pour avoir un niveau plus élevé, il est nécessaire d’aller à l’étranger.
Pouvez-vous nous parler de LTAD, un concept que vous souhaitez développer au Luxembourg ?
A. P. : Il s’agit du Long Term Athlete Development (LTAD), un concept venu du Canada. Il s’agit d‘accompagner un athlète pendant toute la durée de sa carrière, dès l’enfance, puis au niveau amateur et jusqu’à ce qu’il devienne professionnel. Ce concept met l’accent sur le développement global des athlètes. Nous voulons l’implanter au Luxembourg au sein de notre fédération, car il y a un vraie volonté politique d’aller dans cette direction.
Qu’en est-il de l’escalade pour personnes en situation de handicap au Luxembourg ?
A. P. : Nous sommes en contact avec le comité paralympique pour développer quelque chose sur le sujet. Nous souhaitons que plus d’entraîneurs possèdent la certification spéciale pour pouvoir former ou entraîner des personnes à mobilité réduite. Un Luxembourgeois participe à des championnats à l’étranger.
On remarque qu’il y a plus de demande et une certaine croissance
En termes d’infrastructures au Luxembourg, vous jugez que l’on peut faire mieux ?
R. F. : C’est déjà mieux qu’il y a cinq ans! Aujourd’hui, on a plusieurs salles : RedRock, BlocX, D-Summit et la Coque. Il y a aussi beaucoup d’écoles qui installent des murs d’escalade. On remarque qu’il y a plus de demandes et une certaine croissance au niveau des salles.
En quoi consiste l’entretien et aussi la promotion du site de Berdorf ?
R. F. : Une fois par an, il y a ce que nous appelons un clean update. Pendant plusieurs jours, la fédération et les clubs nettoient la magnésie sur les voies et contrôlent les points d’accrochage et tout ce qui concerne la sécurité du lieu.
A. P. : Ce site est définitivement l’un des points clés pour promouvoir l’escalade au Luxembourg. Nous collaborons d’ailleurs avec la commune de Berdorf dont les structures nous apportent beaucoup.
Selon vous, quels sont les athlètes à suivre au sein de l’équipe nationale du Luxembourg ?
R. F. : Daphné Dubois et Lola Slavazza chez les filles sont vraiment très fortes et elles n’ont que 15 ans !
A. P. : Chez les garçons, Nathan Martin (23 ans) et Jim Zeimes (20 ans) sortent du lot.