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Gestion de l’eau au Luxembourg : une vigilance permanente


L'hiver sec a fait baisser le niveau des cours d'eau. Encore un hiver comme celui-là et l'approvisionnement en eau potable pourrait se révéler problématique au Grand-Duché. (Photo : Archives LQ)

Après un hiver particulièrement sec, les nappes phréatiques sont à la peine pour retrouver des niveaux acceptables. Mais la mise en place d’un plan de vigilance au printemps a permis de limiter les dégâts.

L’administration de la Gestion de l’eau a pris les devants au printemps avec la mise en place, au mois de mai, d’une «phase de vigilance» au niveau national. Une prévention qui a porté ses fruits… en attendant un hiver pluvieux !

Avec un hiver et un printemps très secs, les sols n’ont pas eu le temps de refaire le plein d’eau : «En hiver, il n’y a pas la végétation pour retenir l’eau, ainsi les nappes phréatiques sont ressourcées s’il pleut suffisamment. Les pluies de fin du mois de juillet ont représenté 112 litres par mètres carrés, soit 58 % d’augmentation par rapport à une même période habituelle, mais en plein été toutes ces précipitations sont « arrêtées » par la végétation, il n’y a pas de bénéfices pour les nappes phréatiques et les réserves d’eau», explique Brigitte Lambert, chef de division eau potable à l’administration de la Gestion de l’eau.

Une phase de vigilance a été mise en place au mois de mai dernier car, au vu de l’hiver sec, le pays était en risque de passer en zone orange ou rouge cet été. Au niveau national et communal, une campagne a été mise en place pour limiter la consommation d’eau, notamment l’arrosage par exemple. Ces dernières semaines, quatre communes étaient en zone orange malgré les précautions mises en place : Nommern, Mersch, Mertzig et Sandweiler. «C’est la preuve que la phase de vigilance a bien marché», estime Brigitte Lambert. Jeudi, le ministère du Développement durable et des Infrastructures a officiellement levé par circulaire la «phase de vigilance», tout en appelant à continuer d’éviter le gaspillage de l’eau.

«Être vigilant tout au long de l’année»

C’est finalement le bon sens qui doit l’emporter avec des comportements responsables en matière de consommation d’eau. L’arrosage des jardins peut s’avérer problématique, de même que les bassins pour enfants, en été, qui peuvent contenir plusieurs mètres cubes d’eau. «Le but est d’être vigilant tout au long de l’année pour ne pas gaspiller d’eau. Il faut aussi savoir que nous devons travailler sur la protection systématique des ressources. Malgré sept règlements en vigueur, beaucoup d’eau ne peut pas être utilisée comme eau potable, nous y travaillons, mais c’est un volet auquel il faut être très attentif», ajoute la chef de division.

Actuellement, la consommation d’eau a baissé. «Historiquement, nous constatons une première chute de la consommation après le 15 juillet, date de début des vacances scolaires. Puis une deuxième chute avec le début des congés collectifs», note Brigitte Lambert. Il n’y a donc pas de problème de consommation moyenne d’eau, mais c’est au moment des pics que l’administration de la Gestion de l’eau peut noter des problèmes.

Avec la hausse de la population résidente et du nombre de frontaliers, la consommation d’eau augmente dans le pays. Est-ce que le Luxembourg possède assez de ressources pour faire face à un accroissement de la population? Oui, nous explique Brigitte Lambert, mais avec des infrastructures adaptées. «Nous allons avoir en 2021 une nouvelle station Sebes à Eschdorf qui livrera plus d’eau potable venant du lac d’Esch-sur-Sûre, plus adaptée à la population du pays et sa consommation. En attendant que cette station voit le jour, si les hivers continuent à être aussi secs que l’hiver dernier, cela va poser problème.»

Audrey Somnard