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Les MSH séduisent les médecins hospitaliers


Les docteurs Monique Reiff et Michel Kohnen à la sortie de l’assemblée générale extraordinaire qui a opté pour un changement de nom. (photo Fabrizio Pizzolante)

L’association change de nom, lui préférant «médecins du secteur hospitalier» à «salariés». Elle attire déjà de nouveaux adhérents opposés à la privatisation du système de santé.

Ils sont déjà quelques-uns à avoir annoncé sur les réseaux sociaux leur adhésion au sein de l’association des Médecins du secteur hospitalier, anciennement Médecins salariés hospitaliers. L’association, qui a tenu son assemblée générale lundi soir, a légèrement modifié son nom pour pouvoir accueillir plus d’adhérents. Ils ne sont plus seulement médecins salariés hospitaliers, mais plus largement médecins du secteur hospitalier.

L’association présidée par Monique Reiff, médecin spécialiste en neurologie et salariée du centre hospitalier de Luxembourg, souligne que le changement des statuts a été soutenu à une large majorité. «Cette décision marque un tournant majeur dans l’évolution de l’association et dans la représentation des médecins hospitaliers au Luxembourg», annonce la MSH. La nouvelle appellation «reflète davantage la diversité, l’unité et le rôle central de l’ensemble des médecins hospitaliers dans le système de santé luxembourgeois».

Les médecins hospitaliers à statut libéral sont donc les bienvenus et certains n’ont pas tardé à franchir le pas pour rejoindre les rangs de l’association. Des nouveaux adhérents qui n’étaient pas encore affiliés à une association ou des transfuges de l’AMMD vers les MSH. Le Dr Ben Büchler s’est empressé d’informer sur son profil Facebook qu’il était devenu membre de l’association Médecins du secteur hospitalier «avec grand plaisir». Il justifie cette adhésion, une première pour lui, parce qu’il est convaincu «que la communauté médicale luxembourgeoise a besoin d’une représentation forte, pour défendre tant ses intérêts que ceux des patients».

L’Allemagne en exemple

Il n’a jamais été membre de l’AMMD, mais juge ses réactions «inappropriées». Pour lui, le bien-être du patient doit être la priorité absolue des médecins libéraux, estimant que ce n’était plus le cas dès lors que des acteurs du secteur privé s’en mêlaient. Le Dr Büchler craint tout autant les décisions politiques qui pourraient aller dans ce sens.

Il cite en exemple la privatisation des soins de santé en Allemagne et «les excès d’un tel système» dans lequel les bénéficiaires sont des acteurs privés qui ne sont pas soumis à la déontologie, mais à la «valeur actionnariale». «Je ne veux pas que nous commettions une telle erreur ici au Luxembourg», ajoute-t-il. Par son adhésion aux MSH, il espère «contribuer à faire entendre la voix des professionnels de santé luxembourgeois qui défendent une médecine forte, dans l’intérêt de leurs patients».

Un autre médecin, le Dr Tom Manderscheid, s’est dit «heureux d’avoir eu l’opportunité de devenir membre de la MSH».  Pour lui, il est «essentiel que le secteur hospitalier soit fortement représenté», soulignant dans un post que «c’est aussi un engagement en faveur de soins médicaux non commerciaux, fondés sur la solidarité».

Respect mutuel

L’association réaffirme que sa mission essentielle «est de défendre les intérêts de l’ensemble des médecins hospitaliers du Luxembourg, unis par des enjeux communs en matière de conditions d’exercice, de qualité des soins et d’organisation clinique». Ses maîtres mots sont solidarité, équité et refus de la médecine à deux vitesses. L’association se positionne en faveur d’un conventionnement obligatoire et s’oppose à une liberté totale de fixation des prix, «qui mènerait inévitablement à une médecine de classe et à une inégalité entre patients».

L’association souligne que la défense des intérêts des médecins hospitaliers ne vise en aucun cas à s’opposer aux médecins du secteur extrahospitalier. «Au contraire, elle souhaite œuvrer dans un esprit de dialogue, de respect mutuel et de collaboration, avec comme objectif commun l’amélioration continue du système de santé luxembourgeois, dans l’intérêt de tous, patients, médecins et institutions.»

Pour refléter pleinement cette ouverture, la composition du futur conseil d’administration sera désormais encadrée par une nouvelle règle, inscrite dans les nouveaux statuts. Le futur CA devra être constitué de médecins provenant d’au moins quatre institutions différentes, dont trois des quatre hôpitaux aigus du pays.

«Cette exigence garantit une gouvernance plus équilibrée et représentative de la diversité du secteur hospitalier luxembourgeois.» Une assemblée générale élective sera organisée au début de l’année 2026 afin de mettre en place ce nouveau conseil d’administration «élargi et pluraliste».

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