Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La première manifestation des étudiants luxembourgeois pour le climat aura lieu le vendredi 15 mars, en soutien à l’évènement mondial.
« Les paroles doivent se transformer en actes. Il est temps de faire quelque chose pour la planète », disait jeudi Raphaëlle, 17 ans, élève à l’école européenne de Luxembourg. Elle et ses camarades, Sara, Joana, Ben, Silvia et Elise, ont annoncé leur intention de se joindre aux milliers d’élèves à travers le monde. Tous, dans au moins 40 pays, ont décidé de faire grève le 15 mars, pour l’environnement.
Ce sera la première journée de mobilisation pour le climat des étudiants au Luxembourg, alors que des milliers de jeunes Belges ont déjà manifesté au cours du mois de janvier. Car les lycéens l’assurent : «De plus en plus de jeunes prennent conscience de l’envergure du problème.»
Alors pourquoi ne pas s’être mobilisé avant ? «Parce que nous sommes un peu dans une bulle ici, au Luxembourg, et que nous n’avons pas tellement l’habitude de faire grève, répond Raphaëlle. Mais il faut savoir que des tas de jeunes se sentent concernés et que nous voulons faire passer le message.»
Mais quelles sont leurs revendications ? Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a indiqué le 8 octobre que les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’homme ont fait grimper la température mondiale de 1°C depuis la révolution industrielle.
Selon le GIEC, le réchauffement pourrait atteindre 1,5°C entre 2030 et 2052 s’il se poursuit à son rythme actuel. S’il atteint 2°C, les conséquences seront désastreuses. «Et l’on peut déjà voir ce qui se passe actuellement avec la canicule en Australie ou la vague de froid à Chicago», rappelle Raphaëlle.
« Prendre les adultes par la main »
Pour éviter que la situation ne s’aggrave, des solutions peuvent être envisagées. Et ce n’est que par une prise de conscience politique avérée que la situation pourra s’améliorer, selon les jeunes, qui considèrent qu’il faut «engager un changement rapide dans les systèmes énergétiques, urbains et industriels». À petite échelle, chacun doit «à travers des petits gestes faire des efforts», dit Sara.
«Cela passe aussi par le tri des déchets, le fait d’éviter d’utiliser des produits emballés dans du plastique, celui d’arrêter de manger de la viande ou d’en manger moins», ajoute Silvia. Et pour se faire entendre, c’est par la grève qu’ils ont décidé de passer. «Nous sortirons des classes à 10h et nous nous réunirons sur la place du Glacis à 12h30 pour manifester», explique Joana. Dans leur quotidien, au lycée, dans leurs familles, tous essayent de faire passer le mot
Et d’ailleurs, que pensent leurs familles de cette initiative ? «Nos parents sont très enthousiastes, ils se sentent eux-mêmes très concernés», répondent les sœurs Élise et Raphaëlle. Pour Joanna, «il est parfois compliqué de faire comprendre aux hommes de la famille qu’il faut réduire la viande, mais pour d’autres choses, il y a de l’évolution».
Concernant la réaction des responsables éducatifs des établissements à propos de la grève, «nous allons leur écrire une lettre pour qu’ils prennent connaissance de nos intentions, mais si nous avons leur autorisation, alors ce ne sera plus vraiment une grève», répond Raphaëlle, en riant. Malgré les sourires affichés sur leurs visages, les lycéens n’en demeurent pas moins très inquiets : «Il est temps de prendre les adultes par la main», conclut Sara.
Sarah Melis
