Le ministère de la Santé a publié la nouvelle version de sa carte sanitaire qui dresse le bilan de l’offre de soins au Luxembourg. Parmi les nombreuses informations qu’elle contient, on apprend que les frontaliers viennent de plus en plus se faire soigner au Grand-Duché.
La carte sanitaire est un outil permettant de fournir des données objectives sur le secteur hospitalier luxembourgeois afin d’aider à la planification. La ministre de la Santé, Martine Deprez, a présenté l’édition 2023 qui comporte un inventaire complet des structures de soins ainsi que l’évolution, de 2012 à 2021, de divers indicateurs liés aux hospitalisations et activités médico-techniques.
Parmi toutes les données qui ont été analysées par le rapport, on peut noter l’engouement grandissant des frontaliers pour les structures hospitalières du Grand-Duché. Sur les quatre centres, les séjours hospitaliers des assurés non-résidents sont ainsi passés de 7,3% (soit 9 811) en 2017 à 8,8% (soit 12 294) en 2021. Ils représentent également 17,3 % des accouchements en 2021.
«Cette augmentation est associée à un taux de croissance de la population protégée non-résidente (+14,0% entre 2017 et 2021) plus prononcé que celui de la population protégée résidente (+7,0% sur la même période) ainsi qu’à une hausse du taux d’hospitalisation parmi cette population : 3 401 séjours par 100 000 personnes protégées non-résidentes en 2017 contre 3 753 en 2021», analyse le ministère de la Santé.
Les frontaliers français en tête
Les plus grands utilisateurs des services médicaux luxembourgeois sont les Français (49,7 %), suivi des Belges (29,7 %) et des Allemands (18 %). La plupart sont des personnes en âge de travailler puisque les 25-64 ans représentent 75,5% des séjours. La part des hospitalisations de ces assurés dans le total des hospitalisations est toutefois variable selon les établissements : 4 % au CHdN, 11,5% au CHEM, 10,3 % au CHL et 7,9 % au HRS.
La part des prestations médico-techniques aux non-résidents a elle aussi augmenté entre 2017 et 2021. Elle passe notamment de 6,4 à 7,5 % pour les laboratoires d’analyses médicales, de 7,7 à 9,8 % pour les IRM, de 17 à 20,7 % pour les fécondations in vitro et bondit même de 23,3 à 34,% % pour l’utilisation de caissons d’oxygénothérapie hyperbare.
Le pourcentage de frontaliers reçus à l’hôpital reste néanmoins assez faible puisqu’ils sont 35,8 % à bénéficier d’une couverture santé luxembourgeoise mais ne sont que 7 % à en profiter.
Le Luxembourg compte en 2023 :
- 10 hôpitaux, dont 4 centres hospitaliers répartis sur 11 sites et 6 établissements spécialisés, ainsi qu’un établissement d’accueil pour personnes en fin de vie, un établissement pour cures thermales et un centre de diagnostic
- 2 640 lits hospitaliers, dont 2 022 lits aigus, soit 4,0 lits pour 1 000 habitants. 573 lits ont été installés en 2023.
À compter du 1er janvier 2024, 2 786 lits hospitaliers ont été autorisés, comprenant 2 124 lits aigus, 575 en moyen séjour et 87 en soins de longue durée. Concernant l’hospitalisation de jour, un total de 743 lits a été autorisé.
En parallèle, le nombre de séjours hospitaliers a lui aussi augmenté : si les séjours en hospitalisation stationnaire sont en légère baisse, l’hospitalisation de jour continue de se développer. Elle a connu une croissance importante au cours des 10 dernières années (+4,9% par an entre 2012 et 2021), tant pour l’activité médicale que chirurgicale.