Avec 40 fois plus de nids de frelons asiatiques en à peine quatre ans sur son territoire, comment réagit le pays ?
Personne ne souhaite voir le nid de ces insectes dans son jardin, tant ils effraient. Pourtant, la progression de ces colonies au Luxembourg est impressionnante depuis 2020 : de trois nids de frelons asiatiques, ou frelons à pattes jaunes, recensés cette année-là, le nombre dest passé à 123 en 2024. Tous ont été neutralisés, indique le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, en réponse à une question des deux députées Djuna Bernard et Joelle Welfring (déi gréng). Mais «au vu de l’évolution de l’espèce dans les pays voisins, on peut s’attendre à une augmentation de ces chiffres», anticipe le ministre.
Une prolifération contre laquelle les services publics et bénévoles luttent. En 2024, l’administration de la Nature et des Forêts s’est vu attribuer «un budget de 6 000 euros pour la neutralisation des nids» de juillet à décembre. Un budget qui ne cesse d’être réévalué, tout comme le plan d’action datant de 2021, qui doit, lui aussi, être revu cette année.
Cette prolifération de frelons asiatiques entraine-t-elle une augmentation du nombre de piqûres, celles-ci pouvant entraîner des réactions allergiques ? Les données restent limitées, explique la ministre de la Santé, Martine Deprez, «la direction de la Santé ne dispos(ant) pas de données spécifiques concernant les réactions allergiques ou toxiques» à ces insectes.
Une présence à signaler
Toutefois, entre le 1er janvier 2023 et le 2 avril 2025, «122 cas de piqûres de guêpes ou frelons ont été recensés au CHEM. De ces 122 cas, 15 ont un aspect de piqûres multiples, ce qui serait plus caractéristique des frelons asiatiques», écrit-elle encore.
Car si la dangerosité du frelon asiatique pour l’homme «n’est pas significativement supérieure à celle des autres hyménoptères (guêpes, frelons communs, bourdons) présents en Europe», poursuit la ministre, le fait qu’il puisse piquer à plusieurs reprises un même individu, peut entraîner un risque allergique, surtout si la personne présente une «sensibilité».
Les services d’urgence sont «formés à la prise en charge des piqûres d’hyménoptères, notamment aux complications telles que le risque d’anaphylaxie».
Pour améliorer la détection de ces frelons, leur présence peut être signalée aux autorités étatiques via l’adresse email
vespa@neobiota.lu ou sur la plateforme www.inaturalist.org et l’application du même nom.