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Les Francofolies Luxembourg cherchent leur public


Les allemands de Southern Caravan Breath n'ont hélas guère plus attiré les foules que les autres groupes. (photo Tania Feller)

La « warm up edition » des Francofolies du Luxembourg à Esch-sur-Alzette s’est achevée samedi sur un bilan mitigé. Avec trop peu de monde pour donner un écho à ce nouvel événement musical.

Les Francofolies ont posé un premier pas au Grand-Duché, de jeudi à samedi. À une période où le nombre de festivals de musiques amplifiées a tendance à fortement diminuer, c’est toujours une bonne nouvelle de voir une nouvelle aventure débuter. Mais cette «édition 0» laisse clairement un goût d’inachevé.

Pas tant à cause d’une programmation somme toute réduite, mais surtout parce que la manifestation a joué de pas mal de malchance. Jeudi soir, Julien Clerc est arrivé au théâtre d’Esch grippé et avec une voix clairement en souffrance; la soirée de vendredi, avec Shaka Ponk, Mat Bastard et les grand-ducaux de Versus You a dû être reporté au printemps prochain, à la suite d’une blessure de Frah, le chanteur de Shaka Ponk, et l’ «Open stage» de samedi a dû faire face à la concurrence du Escher Kulturlaf qui a non seulement attiré des milliers de personnes à Belval, mais aussi paralysé la ville d’Esch une bonne partie de l’après-midi.

Du coup, malgré une capacité de 2 000 personnes, la place de l’Hôtel de ville a rarement dépassé les quelques dizaines. Seul le concert de clôture, de Seed to Tree, a réussi à regrouper quelque 300 spectateurs.

Les ingrédients du succès étaient pourtant là

Pourtant, non seulement il faisait beau et sec, mais surtout l’affiche était loin d’être inintéressante avec Didier Sustrac, Bartkeby Delicate, DJ Kirsty Sutherland – qui a commencé son set avec près de 45 minutes de retards après être restée coincée dans les bouchons – et les allemands de Southern Caravan Breath. Le groupe de Sarrebruck né en 2015 a assuré avec un rock, en anglais, très marqué par les seventies.

Il ne manquait le public. Malgré la gratuité de la soirée, la mise à disposition de food trucks et de stands de boissons, beaucoup de passants n’ont pas pris la peine de s’arrêter pour profiter du show.

D’ailleurs, bien qu’idéalement installé, juste en face de l’Hôtel de ville, le café Little Madison a commencé à ranger sa terrasse alors même que les Southern Caravan Breath donnaient vie à leur musique sur scène; et au moment du début du concert de Seed to Tree, le local était totalement fermé tandis qu’à quelques pas de là, place Saint-Michel ou rue du Canal, là où l’on entendait pas du tout la musique de la manifestation, d’autres bars étaient bien fréquentés.

Bref, la sauce était bonne, mais elle n’a pas pris. L’équipe organisatrice a maintenant un an pour changer la recette.

Pablo Chimienti