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Les Francofolies à L’Arche de Villerupt, une franche réussite


"Tout le monde était ravi, le public était déchainé", se réjouit Julien Floria, le directeur de L'Arche (Photo : Julien Garroy)

Pour cette deuxième édition, les Francofolies d’Esch-sur-Alzette ont passé la frontière pour s’installer à L’Arche de Villerupt. Julien Floria, le directeur de la salle, revient avec nous sur cette collaboration réussie et sur les premiers mois d’existence du lieu.

Comment se sont déroulés ces premiers concerts au sein de L’Arche pour les Francofolies ?

Julien Floria : C’était super plaisant. Tout le monde était ravi, le public était déchainé. Nous sommes vraiment très satisfaits.

Comment les Francofolies ont pris contact avec vous ?

Le festival a pour souhait de rayonner au-delà des frontières et L’Arche propose un lieu avec une capacité d’accueil intéressante, juste à côté du Luxembourg. La prise de contact s’est faite très naturellement. Il s’agissait ensuite pour nous de définir ce que nous voulions raconter. Nous avons eu carte blanche quant à la programmation. Nous souhaitions travailler sur le thème de l’enfance, thème que nous avons mis en place avec le concert d’Aldebert. Ensuite, L’Arche a pour vocation de faire se rencontrer les projets scénographiques et le numérique. Nous avons fait une proposition de bras motorisé pour le concert de Lucie Antunes & Collectif Scale. Ils ont adoré. Nous voulions également mettre en avant des femmes dans une scénographie travaillée. Nous avons rapidement pensé à Ibeyi. Elles ont cette particularité world music qui plait à un large public. Elles sont toutes les deux sur scène avec plusieurs musiciens. En plus, il s’agit d’une exclusivité territoriale avec ces artistes internationales. Enfin, nous désirions avoir une résidence avec l’institut médico-éducatif d’Aumetz. Chose que nous avons pu faire lors de la troisième soirée avec le groupe La Jungle qui collabore, lors d’une pièce sonore, avec les enfants de l’IME.

« Humainement, tout se passe très bien avec les organisateurs », Julien Floria, directeur de L’Arche

 

 

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Pensez-vous faire à nouveau partie des Francofolies l’année prochaine ?

Nous avons bon espoir de renouveler l’expérience l’an prochain. Nous réfléchissons déjà à la façon dont nous travaillerons autour de tout ça dans le futur. Pour le moment, nous n’avons pas encore décidé vers quoi nous allons nous orienter. Pourquoi pas de l’électro. Une chose est sûre, humainement tout se passe très bien avec les organisateurs.

Vous avez ouvert récemment, comment se déroulent ces premiers mois ? Ce festival vous offre-t-il plus de visibilité ?

Nous avons ouvert en mars et pour le moment, nous sommes vus comme un lieu qui fait beaucoup de concerts. Or nous ne sommes pas qu’une salle de concerts. La musique nous permet d’amener les gens vers d’autres secteurs. Par exemple, nous proposons des ateliers de codes informatiques pour les enfants. Nous avons aussi des expositions ouvertes et gratuites, des ateliers ponctuels de photo, vidéo ou de montage. Il y a aussi un « repair café » et un cinéma, outil plutôt rare sur le territoire. Nous y diffusons 80% de films grand public et 20% de cinéma d’art et d’essai.

« Il s’agit de récupérer ces générations et de créer un lieu de vie », Julien Floria, directeur de L’Arche

L’Arche est presque un lieu unique dans cette partie du territoire. Le public prend-il de nouvelles habitudes ?

Le lieu a été créé dans le cadre d’une opération d’intérêt national (OIN). Il s’agissait de refaire un aménagement sur l’usine de Micheville. Cette opération a posé plusieurs questions : comment on loge ? Comment on se déplace ? Comment on éduque dans cette partie de la France ? Bientôt 1900 logements seront construits à proximité de la salle et seront habités par beaucoup de jeunes étudiant à l’université situé à Belval. Comme une nouvelle ville dans la ville. L’Arche est arrivé avant ces constructions pour être en phase avec Esch 2022. Nous faisons partie d’une transition entre l’ancien bassin de population et le futur de la région. Il s’agit de récupérer ces générations et de créer un lieu de vie. Ici, l’art culturel prend très bien, notamment avec les enfants qui s’éclatent et se rencontrent.

Le numérique est au cœur de L’Arche, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous ne sommes ni une SMAC (scène de musiques actuelles) ni un lieu de création. Ici, les artistes ont la possibilité de rencontrer des gens qui ont le pouvoir d’améliorer leurs créations. Par exemple, nous avons créer une scénographie basée sur une énorme cube sur lequel nous pouvons diffuser en temps réel des images basées sur du code et des data issues du territoire. Les artistes se placent à l’intérieur. Il s’agit d’art génératif à partir de médias. Pour les artistes, une tournée peut s’avérer un peu répétitive. Ici, nous leur proposons de briser ce quotidien, de changer leur format. Nous prenons en compte leur art, on s’occupe de tout et ils sont ravis à la fin. Ils font confiance au lieu.

La collaboration entre la Jungle et l’IME d’Aumetz

« Il s’agit de faire un concert avec six enfants venant de l’IME d’Aumetz. Nous avons créé des instruments simplifiés puis nous avons répété pendant plusieurs jours et créé plusieurs chansons. Tout part toujours d’une improvisation avec les enfants. Nous avons eu carte blanche et le processus de création fonctionne très bien », explique Rémi, l’un des membres du groupe.

Et les enfants confirment, notamment Djibril :  » C’est une première pour moi et j’aime beaucoup. Je trouve l’idée très sympa. Je joue des oeufs, je chante, je joue de la guitare. »

Jean Chauvelot dessinateur messin, assiste aux répétitions et capturent ces moments de vies et de créations à travers ses dessins.

 

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