Ce mardi, la ministre de l’Environnement a distingué 43 fournisseurs d’eau potable en leur remettant le certificat d’excellence «Drëpsi».
En 15 ans, le pourcentage de Luxembourgeois qui ont déjà consommé de l’eau du robinet a presque doublé pour s’approcher, aujourd’hui, des 60 %. Cette évolution, annoncée par Joëlle Welfring, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, et confirmée par Brigitte Lambert, la cheffe de la division des eaux souterraines et des eaux potables, est le résultat de nombreuses années d’analyses, de contrôles et de campagnes de communication.
Ce mardi, 38 communes et 5 syndicats de communes étaient récompensés pour leurs efforts dans le maintien de la qualité de l’eau. Chacun et chacune se sont vu décerner un certificat d’excellence «Drëpsi» (goutte, en luxembourgeois). En 2006, lors du lancement de ce label, les lauréats étaient seulement 9.
Il y a 17 ans, le ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, Jean-Marie Halsdorf, remettait pour la première fois cette certification. Avec les années, l’objectif de ce label n’a pas changé : encourager les fournisseurs d’eau à conserver une qualité de haut rang. Si le but est resté figé, la certification s’est, elle, modernisée. Depuis 2023, elle propose les catégories bronze, argent, or et platine qui valorisent les communes et les syndicats. Celles-ci sont établies en fonction des résultats de la bonne gestion des risques pour les différents types d’infrastructures (ressource, stockage, traitement, distribution). Ces certificats sont valides pour une durée de six ans. Lors de la cérémonie d’hier, aucun fournisseur n’est passé sous la barre de l’argent. Un syndicat et deux administrations communales sont même parvenus à décrocher le platine : le syndicat Sebes et les administrations communales de Stadtbredimus et Mertert.
Un logiciel de contrôle et de conseil
«L’aliment le plus réglementé et contrôlé au Luxembourg», explique la ministre. Au Grand-Duché, environ 6 500 analyses annuelles sont réalisées au niveau des points de conformité et 99 % d’entre elles sont conformes aux normes de potabilité. Ces très bons résultats sont conditionnés par l’entretien et la maintenance des réseaux et des infrastructures d’eau potable réalisés par les communes et les syndicats. Pour contrôler, mais aussi orienter ces fournisseurs d’eau dans cet entretien, l’administration de la Gestion de l’eau (AGE) a mis un outil à leur disposition : le «Luxembourg Water Safety Plan» (LuxWSP). «Cet outil permet à l’AGE de réaliser un suivi auprès des communes et des syndicats et d’avoir une vue d’ensemble sur ces derniers. Aussi, il leur offre la possibilité de savoir quels chantiers planifier, quels montants budgéter ou quels travaux réaliser pour gérer les risques liés au réseau et aux infrastructures en eau potable.»
«Nous échangeons beaucoup avec les fournisseurs», renchérit Brigitte Lambert, la cheffe de la division des eaux souterraines et des eaux potables. «Nous avons une mission de conseil avec eux, mais aussi de contrôle. Au moins une fois par an, nous effectuons des contrôles non annoncés. De plus, chaque commune ou syndicat récompensé, aujourd’hui, a été audité.»
Du côté des communes, ce fonctionnement a l’air de plaire. Pour Michel Wodelet, ingénieur-technicien aux services techniques de Leudelange, le logiciel LuxWSP a permis «quelques améliorations». «Grâce à lui, nous avons une meilleure vision. Il nous a montré nos points forts et nos points faibles et nous a permis de lister les tâches à accomplir pour entretenir nos infrastructures afin d’obtenir le label.» La commune est repartie de la cérémonie avec l’or.
Protéger les sources
Au Grand-Duché, environ la moitié des ressources utilisées pour l’eau potable proviennent de l’eau souterraine. L’autre moitié est issue du lac d’Esch-sur-Sûre, qui est traitée au préalable. Malgré la protection naturelle que constitue le milieu géologique, certains polluants parviennent néanmoins à dégrader la qualité de l’eau potable.
«Depuis 2014, des délimitations de protection ont été établies», précise Brigitte Lambert. On compte trois niveaux de zone de protection autour des captages d’eau utilisés pour la production destinée à la consommation. «Plus l’on est proche de la source d’eau potable, plus les règles de conduite sont strictes», poursuit Joëlle Welfring. Concrètement, certaines activités agricoles ou encore la construction de structures sont réglementées dans ces périmètres.