Un organe de propagande des forces kurdes en Syrie a diffusé lundi deux vidéos dans lesquelles Émilie König, figure de la mouvance jihadiste française détenue en Syrie, affirme n’avoir subi aucune torture depuis son arrestation.
Après avoir été appréhendée par les forces kurdes début décembre, la jeune femme de 33 ans dit avoir uniquement été interrogée. « Il n’y a pas eu de torture », affirme Émilie König dans une première vidéo où elle s’exprime en arabe, face à la caméra et à visage découvert. « On m’a toujours traitée correctement, El hamdou lillah (grâce à Dieu), j’ai pas eu d’injustices », dit-elle dans une deuxième vidéo, en français cette fois.
La semaine dernière, la mère de la jeune fille avait, au contraire, indiqué au journal Ouest-France que sa fille avait été « interrogée et torturée » depuis son arrestation. Me Bruno Vinay, avocat d’Émilie König, a confirmé que c’est bien sa cliente qui apparaît dans ces vidéos postées sur un site de propagande des forces kurdes en Syrie.
Émilie König, propagandiste et recruteuse de Daech, est détenue dans un camp kurde en Syrie avec son garçon de 4 ans et ses jumelles d’un an, en compagnie d’autres femmes françaises. Partie en Syrie en 2012 en pionnière, la jeune femme originaire de Lorient (Bretagne), a été placée en septembre 2014 par l’ONU sur la liste noire des combattants les plus dangereux. Les renseignements avaient intercepté ses appels récurrents à attaquer les institutions françaises ou à s’en prendre aux femmes de soldats français.
Elle est réclamée par la justice française depuis 2015 dans le cadre d’une enquête liée à la filière dite « de Nîmes » et a fait savoir qu’elle se tenait « à la disposition de la justice française ». La semaine dernière, son avocat a demandé son rapatriement en France, car, d’après lui, les autorités françaises « ont l’obligation de la juger ». Émilie König « est la mère de trois enfants français » et « tout doit être mis en œuvre pour faciliter leur rapatriement, conformément aux engagements internationaux de la France », avait aussi fait valoir Me Vinay.
Jusqu’à présent, le gouvernement s’est borné à dire qu’il se prononcerait au cas par cas pour les Français détenus en Syrie. D’après une source proche du dossier en France, une quarantaine de jihadistes français adultes, autant d’hommes que de femmes, accompagnés d’une vingtaine d’enfants, ont été arrêtés en Syrie et Irak, dont la grande majorité par les forces kurdes en Syrie.
Le Quotidien/AFP