Des fidèles se rassemblaient samedi à Bethléem, où le Christ est né selon la tradition chrétienne, avant la traditionnelle messe de minuit alors que les célébrations de Noël commençaient en Europe dans un contexte de sécurité renforcée.
Dans cette ville de Cisjordanie occupée, fidèles palestiniens et étrangers convergeaient vers la place de la Mangeoire, à côté de la basilique de la Nativité, malgré une pluie fine et dans une atmosphère plus festive -et plus propice au commerce- que l’an dernier.
A Noël dernier, la vague de violences qui secouait Israël et les Territoires palestiniens avait en effet entraîné une chute de la fréquentation à Bethléem. Cette année, les fidèles sont revenus selon des responsables du secteur touristique.
En Europe par contre, la craintes de possibles violences était au coeur des préoccupations des autorités moins d’une semaine après l’attentat au camion-bélier, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), qui a tué 12 personnes sur un marché de Noël à Berlin.
Pendant que les polices européennes enquêtaient sur de possibles complices du Tunisien Anis Amri, auteur présumé de l’attaque qui a été abattu vendredi à Milan dans un échange de tirs avec la police italienne, la Tunisie arrêtait trois personnes décrites comme liées à lui, dont son neveu.
Les mesures de sécurité autour des célébrations de Noël ont été renforcées dans plusieurs villes européennes, notamment près de la cathédrale de Milan, principale attraction touristique de la ville.
Des chicanes en béton étaient disposées autour la place, devant la cathédrale, où se tient un marché de Noël. En Allemagne, les autorités s’attellent à présent à rassurer une opinion inquiète après l’attentat qui a aussi révélé des failles importantes dans le dispositif anti-terroriste du pays.
Des ratés qui ont ravivé les tensions en Allemagne au sujet du million de migrants que le pays a accueilli depuis l’an dernier alors que la chancelière Angela Merkel était déjà critiquée pour sa politique d’accueil généreuse des réfugiés. Dans son message de Noël, le président allemand Joachim Gauck a appelé ses compatriotes à «ne pas creuser davantage de divisions», ni «condamner de manière générale un groupe de personne», en allusion aux réfugiés.
« Transformer les décombres »
En Syrie, d’où proviennent un grand nombre des réfugiés accueillis par l’Allemagne, la communauté catholique d’Alep se préparait à célébrer la première messe depuis cinq ans dans la cathédrale maronite Saint-Elie, dans la vieille ville, deux jours après l’annonce par le régime de Bachar al-Assad de la reprise totale des ex-quartiers rebelles de la cité.
Comme de nombreux bâtiments à Alep, devenue un symbole des ravages engendrés par le conflit syrien, la cathédrale offre un spectacle de désolation: toit effondré, bancs renversés, gravats au sol…
Mais un petit groupe a entrepris de la nettoyer et d’y construire une crèche avec des planches et de la tôle. «On a tous nos souvenirs ici, on y a célébré nos fêtes et nos joies. On veut transformer les décombres en quelque chose de beau», explique Bachir Badaoui.
Aux Philippines, un des principaux pays catholiques du monde, ce sont les intempéries qui menaçaient les célébrations de Noël. Les autorités ont dû évacuer des milliers de personnes et fermé des dizaines de ports en prévision d’un violent typhon qui doit atteindre les côtes est de l’archipel à partir de dimanche, avec des vents soufflant jusqu’à 250 km/h.
«C’est triste, je ne pourrai pas passer Noël avec mes parents», a déploré Reagan Sumukit, un technicien, alors que les gardes-côtes fermaient le port de Tabaco, sur la principale île de l’archipel, Luçon. Ailleurs en Asie, au Sri Lanka, un arbre de Noël géant -présenté par Colombo comme l’arbre de Noël artificiel le plus haut du monde avec ses 57 m- a été au coeur d’une passe d’armes entre les autorités religieuses et politiques.
Le projet -d’un coût d’environ 200 000 dollars- s’est d’abord heurté à l’opposition de l’église catholique, qui a estimé que l’argent devrait plutôt être versé à des œuvres de charité. Mais les autorités sont ensuite intervenues directement auprès de l’archevêque.
Dimanche, le pape François, chef spirituel de 1,2 milliard de catholiques à travers le monde, doit prononcer sa traditionnelle bénédiction «Urbi et Orbi» (A la ville et au monde) depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Le Quotidien/afp