La nouvelle présidente Carole Hartmann aura à ses côtés trois vice-présidentes avec Yuriko Backes, Corinne Cahen et Amela Skenderović. Le ministre Eric Thill complète l’équipe dirigeante.
Mission accomplie pour Lex Delles au bout de son mandat de trois ans. Le président sortant du DP a souligné, hier, que le parti et ses membres ont «réussi tous ensemble» à signer trois succès électoraux de suite : aux élections communales de 2022, aux élections législatives de 2023 et aux élections européennes de 2024.
«L’élan des communales nous a permis de signer aux législatives le meilleur résultat depuis 24 ans, en gagnant deux sièges. Ensuite, Charles Goerens a terminé aux européennes avec le plus grand nombre de voix à l’échelle nationale», énumère-t-il.
Hier, lors du congrès du DP – organisé 70 ans après la création du parti, le 24 avril 1955 – Lex Delles a cédé la main à Carole Hartmann. Le désormais ex-président a clôturé son dernier discours comme président avec les mots suivants : «Nous sommes un parti vivant qui tire ensemble dans la même direction. On attire de nouveaux visages et fidélisons les plus anciens. On continue à prendre nos responsabilités au gouvernement pour forger l’avenir du pays, en défendant nos valeurs libérales.»
Il revient désormais à la députée-maire d’Echternach de mener le DP vers les prochaines échéances électorales, en 2028 (législatives) et 2029 (communales).
Carole Hartmann sera soutenue par trois vice-présidentes : la ministre Yuriko Backes, la députée et échevine de Luxembourg, Corinne Cahen – qui a présidé le DP de 2015 à 2022 – et Amela Skenderović, cotête de liste aux dernières élections européennes.
Pour la première fois de son histoire, le Parti libéral est dirigé par une équipe à 100 % féminine. Ou presque, car le ministre Eric Thill a pris hier la succession de Claude Lamberty comme secrétaire général.
La nouvelle présidente a été élue avec 95,7 % des voix (462 soutiens sur 483 votants). Une belle preuve de confiance pour Carole Hartmann, membre du DP depuis 2013.
«Cela représente beaucoup pour moi d’être élue à la tête du parti dans lequel j’ai grandi. Je suis plus que jamais convaincue de la politique courageuse, engagée et sincère que le DP mène pour le bien des gens», souligne-t-elle d’entrée.
Les défis ne manquent pas, notamment à l’échelle nationale. La présidente qualifie son parti de «social, libéral et pro-européen», qui n’hésiterait pas à se «retrousser les manches» pour mener une «politique responsable, qui permet de préparer le futur».
Plus que jamais, les valeurs libérales seraient à défendre et promouvoir, à une période où les extrémismes et le populisme ont le vent en poupe. «Nous avons besoin d’une boussole politique, des positions claires et du courage pour les défendre. C’est justement aujourd’hui que nous avons besoin d’un DP fort», clame Carole Hartmann.
Un plaidoyer pour le dialogue social
Les enjeux seraient importants, mais la nouvelle cheffe de file du DP se dit «optimiste» que son parti puisse relever avec succès les défis qui se posent, «comme nous l’avons fait au fil des 70 dernières années, ensemble avec les citoyens et dans l’intérêt du Luxembourg».
À l’échelle nationale, les importantes tensions autour de la modernisation du droit du travail préoccupent Carole Hartmann. Mais, contrairement à son prédécesseur, elle n’a pas attaqué son partenaire de coalition.
Il y a deux semaines, Lex Delles avait fustigé dans nos colonnes le cavalier seul du chef de fraction du CSV, Marc Spautz, qui critique fortement la percée du gouvernement sur les conventions collectives et le temps de travail.
Comme lors de la pandémie et de la crise énergétique, provoquée par l’invasion russe en Ukraine, il serait grand temps de renouer avec le dialogue.
«Xavier Bettel a eu le courage de réunir les partenaires sociaux autour d’une table. Il a été possible de trouver ensemble des solutions. Le dialogue social est d’une énorme importance, car au vu des défis qui se posent à nous, il n’est pas possible qu’on soit divisé» à l’intérieur du pays, insiste Carole Hartmann, qui s’attend à des résultats concrets de la table ronde sociale, lancée par le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), et secondé notamment par le ministre de l’Économie, Lex Delles.